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Voie professionnelle : l'Elysée compte sur des concertations locales et sur la flexibilité pour la mise en oeuvre de la réforme qui sera annoncée demain

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 12 septembre 2022.

L'augmentation de 50 % du temps que les élèves de la voie professionnelle passeront en entreprise ne se fera pas au détriment des enseignements généraux, lesquels leur donnent "les bases nécessaires" pour "être citoyens", affirme l'Elysée qui organisait "un brief" pour les journalistes avant que le président de la République ne se rende, demain 13 septembre, au lycée professionnel Eric Tabarly aux Sables d’Olonne avec Pap Ndiaye et Carole Grandjean pour évoquer "la nécessaire transformation de la voie professionnelle".

L'entourage d'E. Macron insiste, la réforme annoncée ne constitue en rien une menace pour les lycées professionnels, le but est "que les enseignants, les élèves, les entreprises soient satisfaits", et donc de renforcer la voie professionnelle, "une voie de la réussite". Il ne faut, en aucun cas, voir l'apprentissage en termes de concurrence. (A noter qu'Olivier Dussopt et Carole Grandjean ont présenté, quelques instants plus tard, leur feuille de route aux organisations syndicales, dont cet élément : "assurer la croissance du nombre d’apprentis préparant un diplôme de niveau infra-bac", ndlr.)

Interrogé sur les enseignements professionnels qui pourraient être impactés par l'accroissement du temps en entreprise, l'entourage du président n'a pas répondu, mais pour les enseignements généraux, les équipes sont invitées à "introduire de la flexibilité" pour faire "plus d'heures avec moins d'élèves", et il donne comme exemple de souplesse, d'utiliser les "filières saisonnières" (l'annualisation du temps de travail des enseignants est pourtant "un casus belli" pour la plupart des syndicats, ndlr).

La réforme doit permettre de rapprocher non pas l'enseignement professionnel lui-même, mais ses élèves du monde de l'entreprise, avec l'idée que plus ils auront fait de stages, mieux ils s'inséreront ensuite, l'accompagnement des jeunes dans la recherche d'un emploi à l'issue de leur scolarité faisant d'ailleurs partie des missions du lycée professionnel. Et l'Elysée souhaite que les entreprises s'impliquent dans la voie pro comme elles le font pour l'apprentissage. Quant à la "gratification" offerte aux élèves pour les PFMP (périodes de formation en milieu professionnel), son niveau est "en cours de discussion", ainsi que son articulation avec d'autres dispositifs comme le CEJ (le Contrat d’engagement jeune dont le ministère du Travail compte assurer "le déploiement quantitatif et qualitatif", ndlr). En ce qui concerne l'articulation avec l'apprentissage, là aussi, l'Elysée invite à la souplesse, considérant que les jeunes à la sortie du collège ont besoin de temps pour "mûrir" (et donc de rejoindre l'apprentissage après une année ou deux en LP, ndlr).

Le lycée professionnel doit offrir des possibilités d'insertion dans l'emploi ou dans l'enseignement supérieur, d'autant que 64 % des bacheliers professionnels souhaitent faire un BTS, mais que seuls 35 % d'entre eux reçoivent une réponse positive. Interrogé sur la possibilité d'augmenter le nombre de places en STS réservées à des "bacs pro", l'Elysée préfère évoquer des FIL, des formations d'initiative locale post-bac. Il souhaite favoriser à ce sujet "des concertations locales", également pour développer une année de remise à niveau pour les élèves qui visent un CAP, ou une 3ème année, ou une poursuite d'études vers un bac pro.

La réforme qui sera lancée demain au lycée Tabarly vise à améliorer l'insertion professionnelle des élèves de la voie professionnelle en agissant sur "différents leviers en fonction des différents territoires". Le travail sur la carte des formations "devra être poursuivi" avec les Régions et les rectorats, en fonction des besoins des professions. (Pour Olivier Dussopt et Carole Grandjean, "nous devons construire des formations professionnelles initiales qui soient véritablement au service de la réussite des élèves et des apprentis" et "nous devons poursuivre la transformation de toutes les voies professionnelles initiales". En ce qui concerne le CEJ, il doit garantir aux jeunes "un minimum de 15 heures d’activité par semaine" tandis que "des actions d’accompagnement spécifiques" devront être déployées "pour les jeunes en rupture" afin de "les ramener dans un parcours vers l’emploi".)

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