Tarn-et-Garonne : Avec des opportunités d'emploi à venir, la formation des jeunes est un enjeu essentiel (INSEE)
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 01 février 2023.
Pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes dans le Tarn-et-Garonne, l'enjeu prioritaire serait, “plus qu’une élévation du niveau de ceux qui sont déjà diplômés du supérieur, de faciliter l’obtention d’un diplôme pour tous les jeunes ayant décroché du système scolaire sans qualification“, analyse l'INSEE dans une note publiée le 26 janvier.
L'institut national de la statistique, qui évoque les mesures prises pour favoriser l’insertion de jeunes ni en emploi ni en formation aux profils diversifiés, explique surtout que dans ce département, les jeunes sont assez peu diplômés. En 2019, ce sont 21,8 % des 15-29 ans qui n’ont pas de diplôme (ou au mieux un brevet des collèges), contre 16,1 % en moyenne en France métropolitaine. De même, les élèves qui obtiennent un baccalauréat poursuivent moins souvent des études supérieures, dans le département ou ailleurs. 14 % des bacheliers n’ont pas ainsi continué leurs études en 2019, contre 5 % en moyenne nationale.
Ainsi, deux jeunes sur trois sortis du système scolaire sans diplôme ou avec un brevet des collèges dans le Tarn-et-Garonne sont au chômage ou inactifs, et se retrouvent donc “les plus éloignés de l’emploi“. Cependant, l’insertion “semble un peu plus facile qu’ailleurs pour les titulaires d’un CAP-BEP ou d’un baccalauréat“ et le département “offre d’intéressantes possibilités d’évolution de carrière pour les titulaires d’un diplôme relevant d’un cursus court“. L’accès à l’emploi serait au contraire un peu plus difficile aujourd'hui pour les plus diplômés (Bac +5 ou plus) “qui sont plus souvent inactifs ou au chômage que ceux détenant un diplôme de niveau Bac +2 à Bac +4“.
D'où l'importance d' “anticiper l’évolution à venir du tissu économique“, car “les projets de développement à venir devraient s’accompagner de niveaux de qualification des salariés plus élevés, nécessitant des adaptations du système éducatif local“. Il est ainsi notamment question de l’apprentissage, qui, “de nature à favoriser l’insertion professionnelle, s’est largement développé comme partout en France suite à l’augmentation des aides accordées aux entreprises pour les embauches d'apprentis“. En 2021, 2 230 jeunes ont été recrutés en contrat d’apprentissage dans le Tarn-et-Garonne, deux fois plus qu’en 2019. Une progression qui se poursuit en 2021-2022 avec une hausse de 25 % des signatures de contrats d’apprentissage par rapport à l’année scolaire précédente.
Selon l'INSEE, près de la moitié des 5 300 étudiants qui résidaient dans le département en 2019 sont inscrits dans des formations hors du département, et 3 000 jeunes de moins de 30 ans font des navettes pour travailler. La proximité de Toulouse, estime alors l'institut, “ne se traduit pas par une aspiration massive des jeunes mais représente davantage une opportunité pour ceux qui ne trouvent pas les formations ou le travail recherchés sur place“.
Il s'agit en revanche de contrer les freins sociaux aux études longues. L'INSEE constate à ce titre que le niveau de vie des ménages est modeste, avec 16,4 % des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté en 2019 (contre 14,6 % en France métropolitaine), “rendant difficile le financement des études supérieures des enfants“. De plus, “ces conditions sociales peuvent parfois être à l’origine de difficultés d’assimilation des apprentissages. Lors de la journée Défense et Citoyenneté de 2020, 10,3 % des jeunes présentent des difficultés de lecture dans le Tarn-et-Garonne, contre 8,1 % en France métropolitaine“.
Néanmoins, “une politique favorable à la fluidité des parcours dans le premier degré a été mise en place“ ces dernières années, et, “signe encourageant, la proportion d’enfants ayant au moins un an de retard à l’entrée en 6e diminue de façon plus rapide en Tarn-et-Garonne qu’ailleurs“.
La note ici