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Prépas économiques et commerciales : plusieurs syndicats et associations tempêtent face à un nouveau projet de réforme

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 28 février 2023.

Dans un communiqué de presse diffusé hier 27 février, dix organisations ont demandé aux ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur “le retrait du projet de réforme de la filière ECG“ (économique et commerciale voie générale, ndlr).

Celui-ci aurait été présenté en leur absence par l’Inspection générale et la Direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP) lors d'un comité de pilotage mi-février. Pour rappel, suite à la réforme du baccalauréat ayant fait disparaître les filières S et ES, depuis la rentrée 2021 les deux classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) “économique et commerciale“ option économique (ECE) et option scientifique (ECS) ont fusionné en une seule prépa dite ECG (économique et commerciale voie générale).

Mais pour le SNES-FSU, le SNEP-FSU, le SE-UNSA, le SNEP-UNSA, le SNFOLC, le SGEN-CFDT, la FEP-CFDT, le SNALC, SUD Éducation et l’APHEC, alors que projet aurait pour but de redynamiser une filière qui connaît une baisse de ses effectifs, il provoquerait une réduction du nombre d'aspirants CPGE aux grandes écoles de commerce, “au préjudice de ces dernières“.

A contrario, ce projet risquerait encore de “provoquer l’effet inverse, parce qu’il compliquerait la lisibilité de la formation pour les familles en bouleversant complètement la logique actuelle des parcours.“ Il introduirait de même “toujours plus de modularité“, ce qui d'une part entraînerait “des problèmes d’effectifs qui sont inhérents à ce genre d’organisation“, et fragiliserait “davantage les petites structures qui ne pourraient offrir un large éventail d’options contrairement aux grands établissements.“

Les organisations syndicales et l'APHEC estiment d'ailleurs que cette transformation “a montré que l’information sur une nouvelle structure est longue et complexe à diffuser auprès des personnels de l’Éducation Nationale et des familles, en particulier quand elle introduit de la modularité“. Elles considèrent que cette filière “a besoin de temps et de stabilité dans un contexte de développement concurrentiel accru des bacheliers de la part des écoles de commerce“, c'est pourquoi “chambouler de nouveau la filière aurait des effets délétères“, alors que l’architecture du nouveau lycée “n’est pas encore stabilisée et que les familles viennent juste de commencer à s’approprier les ECG version 2021“.

En diminuant certains volumes disciplinaires, la réforme “viendrait rompre les équilibres qui définissent la formation ECG“ avec pour conséquences “de supprimer des postes et de fragiliser de nombreux services“. Par ailleurs, l’introduction de Travaux d’initiative personnelle encadrés (TIPE) alourdirait la charge de travail “déjà très importante“ des étudiants.

Enfin, les organisations qui appellent à ne pas donner suite au nouveau projet de réforme des ECG considèrent que “le Ministère ne peut prétendre à la fois défendre les classes préparatoires dites de proximité et faire la chasse aux prétendues places vacantes“.

Au contraire, elles souhaitent une réflexion sur le “renforcement de la sécurisation des parcours pendant et à la sortie des deux années de classe préparatoire“ et veulent “prendre le temps de travailler sur les programmes, sans toucher aux horaires disciplinaires ni à l’architecture globale actuelle, pour continuer à offrir à tous les bacheliers des enseignements exigeants mais avec une meilleure cohérence et faisabilité, qu’ils aient suivi en terminale un enseignement de spécialité mathématiques ou un enseignement de mathématiques complémentaires.“

A cela s'ajoute enfin, pour favoriser l’égalité à l’École, le besoin de “prendre des mesures rapides et concrètes en pré-bac pour que cesse la chute vertigineuse de la part des filles qui suivent un enseignement approfondi de mathématiques permettant des poursuites d’étude.“

A noter que le retrait du projet avait été demandé dès le 17 février par la Société des Agrégés. Selon l'association, il “altérerait notamment l'enseignement des mathématiques, des lettres et de la philosophie, dégraderait l'attractivité de cette filière et conduirait à la fermeture de nombreuses classes“, des suppressions concernant en premier lieu les CPGE de proximité “qui sont un levier important de l'ouverture sociale des grandes écoles“.

Plus généralement, elle s'inquiète “des atteintes pouvant être portées au système des classes préparatoires aux grandes écoles qui sont, pour de nombreux étudiants, en particulier grâce aux CPGE de proximité, un instrument incomparable de promotion culturelle et sociale.“

La lettre ici

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