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La FSU estime que la gravité de la situation lui donne des moyens d'action

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 08 septembre 2022.

Malgré les conditions de la rentrée, loin d'être satisfaisantes et la défiance généralisée, la FSU "a envie d'y croire". Les crises, sanitaire et de recrutement, ont mis en évidence les besoins du système scolaire et montré l'attachement de l'opinion à une école publique de qualité, estime Benoît Teste, son secrétaire général qui voit dans cet état de l'opinion un appui pour "gagner des choses", a-t-il déclaré à l'occasion de la conférence de presse de rentrée de la fédération syndicale. Pourtant, le nouveau ministre s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur, qu'il s'agisse du discours sur l'égalité des chances, alors qu'il faudrait se donner pour objectif l'élévation du niveau de qualification de tout le monde, le "travailler plus pour gagner plus" et la revalorisation des débuts de carrière et non pas de toutes les carrières.

Les syndicats de la FSU ont fait état de la situation une semaine après la rentrée. En ce qui concerne le 1er degré, le SNUIPP indique que "dans plus de 1 000 classes", des enseignants qui devaient rester en réserve pour assurer des remplacements "ont été envoyés dans les écoles pour assurer la rentrée (....). Il y a fort à parier que dans quelques jours ou semaines, selon les départements, il ne sera plus possible de remplacer les enseignantes et enseignants en congés maladies." Par ailleurs, le plafonnement des classes de cycle 2 à 24 n'est pas respecté (à Bordeaux, on compterait 27 élèves en moyenne, ailleurs des classes "dédoublées" comptent 16 élèves. "Du côté des AESH, là aussi les manques se font sentir partout. Ainsi dans le Rhône ce sont 400 élèves qui ne sont pas accompagnés." Quant aux 30 minutes "pour s'ébrouer" chaque jour, leur mise en oeuvre supposerait que les collectivités locales en soient informées.

Dans le 2nd degré, les enseignants s'interrogent sur le sens de leur métier. "Dans les salles des profs, le principal sujet de conversation porte sur les moyens de quitter l'Education nationale", selon le SNES. En éducation prioritaire, on trouve des classes à 28, des enseignants ont été "désaffectés" au dernier moment. Le SNESUP calcule qu'il manque 100 000 places d'étudiants et 62 000 personnels. Les professeurs de lycée professionnel, qui se sont sentis insultés par un discours qui revient à dire que "l'entreprise ferait mieux qu'eux", s'inquiètent de voir le nombre de semaines de stages (PFMP) passer de 22 à 33, soit pratiquement une année complète pour un cursus de "bac pro" et dénonce "un vrai projet de société", réduire les coûts de formation pour les "métiers considérés comme subalternes".

Les personnels infirmiers sont "très inquiets de l'état de santé des enfants et des jeunes", psychologique et physique, alors que le concours de recrutement, pour la première fois, n'a pas fait le plein et que l'on assiste à un mouvement de fuite. Au mois de mars l'an dernier, 20 % des postes étaient vacants, non pourvus, ou à la suite de démissions, ou d'arrêts maladie... De même les assistant.e.s de services sociaux sont inquiets de "la précarisation des familles", d'élèves qui "ne vont pas bien" et qui ne sont pas disponibles pour les apprentissages. Et là aussi, 15 à 20 % des postes sont vacants.

La FSU a donc "beaucoup de grands chantiers" où s'investir...

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