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Génération 2017 : Chez les jeunes, l’attrait ou le désamour pour la fonction publique “semble se former assez tôt, possiblement avant même l’orientation“ (DGAFP, CEREQ)

Paru dans Orientation le vendredi 17 février 2023.

“L’attrait pour la fonction publique (ou l’inverse) semble se former assez tôt, possiblement avant même l’orientation“, considère la DGAFP dans une analyse des expériences et perceptions des jeunes de la Génération 2017 publiée mardi 14 février.

Le service statistique du ministère de la fonction publique calcule que sur les 746 000 jeunes qui sont sortis de formation initiale en 2017, avec ou sans diplôme, un sur cinq a travaillé dans la fonction publique au cours des trois années suivantes (et 11 % y travaillent encore).

Vivier

Et plus globalement, sont comptabilisés 45 % de jeunes qui “ont un lien, même ténu, avec l’emploi public“, soit 335 700 jeunes. Et parmi ceux-ci, calcule la DGAFP, 30 % “ont un sentiment positif de leur avenir dans l’emploi public“, c'est pourquoi elle estime que “le vivier, au sens large, des jeunes susceptibles de travailler pour la fonction publique est important“.

Elle ajoute à cela que 11 % des jeunes de la Génération 2017 déclarent trois ans plus tard “qu’ils avaient, à la sortie de leurs études et dans leurs démarches de recherche d’emploi, une préférence pour la fonction publique“, mais que cette proportion varie fortement selon les jeunes, allant de 47 % parmi ceux qui travaillent actuellement dans la fonction publique à seulement 1 % des jeunes qui n’y ont jamais travaillé, n’ont jamais tenté de le faire dans le passé et ne l’envisagent pas pour l’avenir. C'est pourquoi elle considère que “l’attrait pour la fonction publique (ou l’inverse) semble donc se former assez tôt“.

Valorisation

Seulement voilà, “un passage par la fonction publique ne serait pas particulièrement valorisé sur le marché du travail“, peut-on lire un peu plus loin. Si l'on se penche par exemple sur les jeunes qui ont travaillé dans la fonction publique mais n'y sont plus, en 2020 leur taux d'emploi est de 60 % pour 23 % de chômeurs. À l’inverse, ceux qui n’ont jamais travaillé dans la fonction publique ont un taux d’emploi de 72 % et comptent 16 % de chômeurs (la moyenne étant un taux d'emploi de 70 % et 18 % de chômage).

Par ailleurs, 75 % des jeunes qui n'ont pas travaillé dans la fonction publique et ne l'envisagent pas sont, 3 ans après, stabilisés en CDI, ce qui n'est le cas que pour 51 % de ceux qui y travaillent encore (en CDI ou fonctionnaires) et 42 % de ceux qui qui y sont passés mais pas restés.

“À court terme, une expérience passagère dans la fonction publique ralentirait le processus d’accès à l’emploi stable“, considère ainsi la DGAFP. Le fait d'avoir passé 10 mois dans la fonction publique (sur les 3 années que porte l'enquête) “les désavantagerait sur le marché de l’emploi du secteur privé par rapport à des jeunes qui ne sont pas passés par la fonction publique et ont pu profiter de ce ‘temps gagné‘ pour transformer un CDD en CDI“.

Les jeunes agents publics pensent que leur emploi, en dehors du fait que travailler dans la fonction publique leur donne une meilleure connaissance de son fonctionnement, leur permet de développer des compétences (94 %), participe à leur épanouissement personnel (81 %) et, dans une moindre mesure, de développer leur réseau professionnel (66 %). Pourtant, un sur cinq déclare souhaiter quitter la fonction publique dans les prochaines années.

Motivation

Les jeunes qui ne travaillent plus dans la fonction publique expliquent cette évolution par un changement de métier (45 %), un contrat non renouvelé ou l'échec à un concours (37 %). Mais d’autres raisons, “plus critiques, sont fréquemment avancées“, comme le manque d’évolution, y compris salariale, qui “peut être un facteur rebutant pour certains“ (28 %), de même que les conditions de travail (25 %).

Outre le salaire qui peut également détourner certains profils d'une motivation à y travailler, sont également soulignés l’absence d’information sur les opportunités de carrière dans la fonction publique, quand d'autres y voient une forme de sécurité de l’emploi.

A noter que les jeunes qui travaillent dans la fonction publique trois ans après la fin de la formation initiale sont plus souvent des femmes (63 %) et ont plus fréquemment un parent fonctionnaire (43 % au moins un contre 33 % des jeunes de la génération). Les diplômés de l’enseignement supérieur sont proportionnellement plus nombreux à y démarrer leur vie professionnelle. 61 % des jeunes qui y travaillent ont un diplôme de niveau Bac +2 ou supérieur, contre 47 % de la génération.

La note ici

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