Langues vivantes : un consortium pour une campagne de communication à destination des élèves et des parents
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 18 juin 2015.
"Près de la moitié des entreprises recherchent une compétence linguistique chez les candidats et, à compétences égales, le critère linguistique fait la différence lors du recrutement et ce, même dans les entreprises du secteur industriel", mais une sur trois rencontre des difficultés pour "trouver un postulant ayant les compétences linguistiques requises pour le poste visé". C'est ce qui ressort d'une enquête menée par un consortium, "Langues et employabilité" ou LEMP, réunissant l'Education nationale, le CIEP, le CEREQ, l'IREDU, l'ONISEP, la CCI France en partenariat avec Erasmus +, avec un cofinancement de la Commission européenne. L'étude, que ToutEduc s'est procurée, a été réservée à une agence de presse et aux participants à un séminaire organisé ce 18 juin avant "de mener une campagne d’information et de sensibilisation à destination des élèves de l’enseignement secondaire général, technologique et professionnel et de leurs parents".
De l'analyse de quelque 1 500 offres d'emplois de Pôle emploi et de l'APEC, il ressort que "l’anglais est incontournable", mais que "la nécessité d’une plus grande diversité linguistique paraît primordiale (...) 39 % des annonces pour des ingénieurs ou des cadres demandent au moins une langue étrangère. C'est le cas pour 19 % des offres d'emploi de professions intermédiaires, mais seulement pour 8 % des employés (...) En moyenne, le salaire brut proposé est de 2 371 € par mois pour les annonces citant une seule langue étrangère et de 2 804 € pour celles exigeant au moins deux langues étrangères", ce qui est le cas de "deux annonces sur cinq exigeant une compétence linguistique". D'ailleurs, "l’entretien en langue étrangère est privilégié par les deux tiers des entreprises pour vérifier le niveau du postulant".
L'anglais, l'allemand, l'espagnol, l'oral et l'écrit
Sept fois sur dix, les annonces qui n'exigent qu'une langue étrangère citent l'anglais, mais une sur dix cite l'allemand, avant l'espagnol (7 %), l'italien (3 %), le chinois (2 %), l'arabe et diverses langues européennes (2 %). L'enquête montre que "la plupart des entreprises utilisent les langues vivantes étrangères aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, pour la rédaction de courriels comme pour des conversation téléphonique… Les techniciens et employés "utilisent majoritairement la langue vivante étrangère pour des échanges téléphoniques" et les échanges de courriels. Quant aux ouvriers, "ils sont amenés à employer la langue vivante étrangère principalement lors de l’utilisation de logiciels et programmes web", mais aussi pour des mobilités à l’étranger et pour le travail en équipes
Or, estime un entrepreneur, "le niveau en langues étrangères des jeunes diplômés reste insuffisant", malgré une amélioration. "Le problème se pose surtout pour les profils inférieurs à bac+3." Pour "près de 70%" des entreprises, les salariés dotés de compétences linguistiques "constituent un atout pour l’entreprise", notamment pour les activités d'import-export, de marketing, pour la fidélisation des clients, mais aussi en termes d'ouverture d’esprit et d'image de l’entreprise.
Malgré les difficultés, souvent imputées à "l’insuffisance de la formation scolaire et universitaire", les entreprises comptent beaucoup plus sur la formation initiale que sur la formation continue pour pourvoir à leurs besoins.
Outre l'analyse des offres d'emploi, l'enquête a porté sur les retours de 801 entreprises et sur des entretiens auprès de 14 responsables.
Le rapport ici