Orientation » Actualité

La part de jeunes “détenteurs d'un CAP-BEP“ et “non-diplômés“ arrivés sur le marché du travail en 2017 a diminué par rapport à 2013 (Cereq)

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 02 décembre 2022.

“Sur les 91 000 jeunes sortis sans diplôme de la Génération 2017, 34 % avaient redoublé une classe de primaire“ calcule le Cereq dans sa grande enquête sur les composantes des trajectoires de cette cohorte, publiée le 1er décembre.

De même, explique le Centre d’études et de recherches sur les qualifications, les redoublements concernent 19 % des jeunes qui détiennent au maximum un diplôme de l’enseignement secondaire, c'est pourquoi ils peuvent “apparaître comme des signes annonciateurs du niveau atteint à la sortie du système éducatif“.

Trajectoires

Autre signe, l'orientation. Parmi les jeunes sortants de l’enseignement secondaire (donc n'ayant pas poursuivi d'études, ndlr), 27 % se sont orientés vers un CAP après la classe de troisième, 44 % vers une seconde professionnelle et 29 % vers une seconde générale ou technologique. Le Cereq constate que près de dix ans après la réforme du baccalauréat professionnel (2009, ndlr), “le choix d’une première année de CAP continue de reculer au profit de celui d’une seconde professionnelle“.

A l'inverse, alors que 78 % des jeunes arrivent sur le marché du travail avec un bac, “les candidatures effectuées au moment de passer le baccalauréat caractérisent assez nettement les parcours ultérieurs“ avec un lien entre souhaits à l’entrée dans le supérieur et niveau de diplôme finalement atteint qui “s’explique en partie par la filière suivie au lycée et le type de bac préparé“. Avoir envisagé seulement un BTS est plus fréquent parmi les jeunes qui seront sortis sans diplôme de l’enseignement supérieur, alors que huit jeunes sur dix diplômés à bac+5 sont titulaires d’un baccalauréat général.

Si près de 60 % des jeunes de la génération ont poursuivi leurs études après le bac (440 000 jeunes sur 746 000), il reste que 22 % d'entre eux (97 000) ont échoué dans l’enseignement supérieur. Stable, le taux de diplômation chez les sortants de l’enseignement supérieur reste donc aux alentours de 80 %. Parmi les jeunes qui quittent l’enseignement supérieur sans y avoir obtenu de diplôme, la part des bacheliers professionnels est de 23 %.

Alternance

176 600 jeunes ont quitté le système éducatif après une dernière année de formation en alternance. L’apprentissage reste la voie de formation majoritaire des sortants diplômés de niveau 3 (CAP-BEP), essentiellement dans les domaines de la production, et il constitue une part importante aux niveaux bac pro et licence pro de ces spécialités, alors qu'il ne concerne qu'un peu moins d’un étudiant sur cinq dans les grandes écoles. Les destinées scolaires sont ainsi constamment et clairement marquées “par l’orientation vers la voie générale ou professionnelle en fin de collège pour les sortants du secondaire, et par le type de baccalauréat obtenu pour les sortants de l’enseignement supérieur“, analyse le CEREQ.

Le centre de recherches distingue également “un clivage“ selon les deux types d’alternance. D'un côté l’enseignement secondaire professionnel utilise presque exclusivement les contrats d’apprentissage, de l'autre l’enseignement supérieur où le contrat de professionnalisation est plus fréquent, et parfois majoritaire. Autre distinction, selon le genre. La part d’hommes en alternance est plus importante que celle des femmes. Ces dernières sont plus souvent en contrat de professionnalisation qu’en apprentissage pour “deux raisons“, elles ont peu recours à l’alternance dans le secondaire et les filières tertiaires qu’elles investissent davantage que les hommes privilégient plutôt le contrat de professionnalisation. Or quand elles ont un contrat de professionnalisation, c’est en majorité dans le supérieur.

Non-diplômés

En 2017, les proportions de non-diplômés (12 %) et de diplômés de CAP-BEP et autre diplôme de niveau 3 (10 %) diminuent par rapport aux sortants de 2013. La part des sortants au niveau baccalauréat général est en hausse par rapport à la précédente, elle atteint 9 % de l’ensemble.

10 % des femmes sont non-diplômées pour 15 % des hommes. Les spécialités restent très liées au genre quel que soit le niveau de diplôme, comme par exemple dans l’enseignement secondaire, où les femmes se concentrent massivement dans les spécialités tertiaires. Il y a ainsi 70 % de femmes parmi les titulaires d’un diplôme de niveau 3 tertiaire, contre seulement 17 % des titulaires de la spécialité industrielle.

Emploi pendant la scolarité

Plus d’un quart des jeunes déclarent avoir eu un emploi rémunéré pendant les études. Il s’agissait pour 50 % d’entre eux d’un emploi régulier (plus de 8h par semaine), surtout pour les diplômés du sup, et d'un emploi, pour 2/3 de ces jeunes, sans lien avec les études. Cependant, 44 % des jeunes rémunérés pendant leurs études déclarent que cette expérience a perturbé leur cursus. Par contre, 78 % indiquent que cet emploi régulier leur a permis d’acquérir des compétences utiles pour la suite et pour 38 % ces expériences ont influencé leur projet professionnel.

Après la formation

Après trois ans sur le marché du travail, 39 % des jeunes n’ont connu qu’un seul employeur. Parmi les 90 % de jeunes (675 000) qui ont occupé au moins un emploi après leur sortie de formation, leur premier contrat de travail était pour 63 % un emploi à durée déterminée (EDD) et pour 37 % un emploi à durée indéterminée (EDI). La mobilité professionnelle a surtout concerné les diplômés de niveau Bac et BTS-DUT , avec entre 30 et 33 % d’entre eux qui ont connu au moins trois séquences d’emploi.

En tout, 10 % des jeunes sortants de 2017 n'ont pas connu d’emploi sur leurs trois première années post-formation, soit 35 % des non-diplômés. Avant leur premier emploi, 50 % des non-diplômés ont connu plus de trois mois de chômage contre seulement 16 % des diplômés du supérieur.

Le retour en formation au cours des trois années suivant leur sortie de formation initiale en 2017 concerne 17 % des jeunes, mais ce sont surtout ceux ayant arrêté leurs études, car refusés dans une formation, qui l'effectuent (28 %). Cette reprise touche principalement les sortants bacheliers technologiques ou généraux, et les bacheliers non-diplômés du supérieur (32 %).

Le service civique est une voie empruntée par 9 % de la génération, 10 % des femmes, 12 % des jeunes issus des quartiers prioritaires de la ville et 17 % des sortants d’un bac général. Pour les jeunes ayant réalisé un service civique au cours de leurs 3 premières années de vie active, celui-ci fait office de première expérience professionnelle (hors stages en cours d’études) dans 68 % des cas, et représente même la seule expérience d’emploi dans 18 % des cas.

L'enquête “Quand l'école est finie“ ici

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →