Orientation » Recherches et publications

Impact du milieu social sur la scolarité : "une accumulation d’inégalités depuis la petite enfance jusqu'à l'enseignement secondaire" (OCDE)

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 08 octobre 2015.

"Les inégalités observées dans l'enseignement supérieur résultent, dans une large mesure, de l'accumulation d’inégalités durant les étapes antérieures de la scolarité, depuis la petite enfance jusqu'à l'enseignement secondaire", résume l'OCDE dans une note publiée en octobre. Ce sont les écarts de performance qui expliquent principalement les difficultés d'accès à l'enseignement supérieur des jeunes de milieux modestes, bien avant le coût des études. Ainsi, un élève issu d’une famille défavorisée obtient un score en mathématiques inférieur de 39 points (soit l'équivalent de près d’une année de scolarité) à un élève se situant dans le quartile supérieur de l'indice PISA de statut économique, social et culturel.

Les jeunes issus de l’immigration ont également moins de probabilités de décrocher de bons résultats aux évaluations PISA : en 2012, les enfants nés à l’étranger obtiennent 21 points de moins que les autres en compréhension de l’écrit.

Le niveau d'études des parents joue sur la réussite des enfants

Autre facteur non négligeable : le niveau d'instruction des parents. La différence de taux de réussite à la fin du second degré entre les jeunes dont les parents sont diplômés du supérieur et ceux dont les parents présentent un niveau inférieur au deuxième cycle du secondaire s'échelonne de 7 points de pourcentage au Chili, à plus de 30 points de pourcentage en Norvège et au Royaume-Uni. Les élèves issus de l’immigration sont également moins susceptibles d'achever avec succès leurs études secondaires.

Indépendamment de leur niveau scolaire, les jeunes de 15 ans issus de milieux modestes aspirent moins à suivre des études supérieures que ceux de familles plus favorisées, avec un écart moyen de 37 points de pourcentage. Celui-ci est supérieur à 20 points de pourcentage dans tous les pays ; il s'échelonne de 22 points de pourcentage à Trinité-et-Tobago à plus de 50 points de pourcentage en Hongrie.

Décrochage : le milieu socio-économique reste la variable la plus forte

Une fois dans l'enseignement supérieur, le décrochage demeure un problème qui touche particulièrement les étudiants de familles défavorisées. Une étude comparant les taux d’accès et de rétention dans l'enseignement supérieur dans dix pays montre que le milieu socio-économique reste la variable la plus forte en termes de décrochage, avant tous les autres facteurs (origine ethnique, genre...). Les étudiants de la première génération (soit ceux dont aucun membre de la famille n’a suivi d’études supérieures) sont également plus susceptibles de décrocher.

"En plus de rendre l’enseignement supérieur plus accessible aux étudiants issus de milieux défavorisés, les politiques doivent les soutenir et améliorer leur réussite à ce niveau d'enseignement", souligne l'OCDE, citant par exemple la mise à disposition de tuteurs pour aider les étudiants, l'offre de cours supplémentaires et de sessions de tutorat, ou de cours intensifs de langue pour les élèves issus de l’immigration.

L'étude est consultable ici

Diane Galbaud

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →