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Génération 2017 : La voie professionnelle, “un atout“ pour l'insertion des jeunes qui sortent du 2nd degré (CEREQ)

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 23 janvier 2023.

Comment les parcours scolaires marquent-ils les premières années de vie active des sortants du secondaire ? Le Cereq ne l'oublie pas, l'insertion des jeunes qui sont entrés pour la première fois dans la vie active en 2017 est dans l'ensemble, au cours des trois années suivant leur sortie de formation, “moins favorable que celle de leurs homologues sortis diplômés de l’enseignement supérieur“. Il n'en analyse pas moins, dans sa dernière note, l'impact de cette “voie de passage importante de la formation initiale au marché du travail“ qu'est l'enseignement secondaire. 44 % des jeunes entrant pour la première fois dans la vie active y avaient achevé leur scolarité.

“Insérés rapidement, explique le Centre d'études et de recherches sur les qualifications, certains jeunes sont gagnants quand d’autres devront faire encore preuve de patience et de ténacité pour atteindre une position professionnelle stabilisée“, ce à quoi il ajoute que “la voie professionnelle reste un atout“. Il existe ainsi des facteurs favorisant les trajectoires en emploi des jeunes issus de l'enseignement secondaire, et certains parcours de formation “apparaissent davantage porteurs d’opportunités dans le monde du travail que d’autres“.

Norme sociale

Premièrement, “posséder le bac est devenu une norme sociale“, dont l'évolution est “largement imputable à la progression de la part des diplômés de bac pro (+9 points), plus forte que celle des bacheliers généraux et technologiques (+2 points)“. Trois raisons à cela, la fin du BEP comme sas d’accès au bac pro (réforme de 2009), l'allongement des études et les politiques de lutte contre le décrochage. Avec pour résultats des sorties sans diplômes en baisse (de 17 % à 13 % entre les Générations 2010 et 2017) et une hausse de la part de jeunes qui s’engagent dans l’enseignement supérieur, sans forcément y réussir.

Les jeunes sortis sans diplôme constituent toujours 31 % des sortants de l’enseignement secondaire et “tous ne sont pas sur un pied d'égalité“. En effet, deux tiers ont interrompu leurs études sans aller au bout de la formation, une part qui a augmenté de cinq points entre les Génération 2010 et 2017, alors que celle des non-diplômés qui sont allés jusqu'à l'année “terminale“ a diminué.

S'opère alors, pour tous ces “individus dissemblables“ qui entrent dans la vie active, une sorte de hiérarchisation dans l'insertion au regard des diplômes et des voies de formation. Car à la sortie de formation, “les disparités d’accès à un premier emploi s’avèrent très importantes“. 48 % des jeunes n'ont été ni en emploi ni en formation au cours des six premiers mois, ce qui “est particulièrement le cas des jeunes sans diplôme (plus de sept sur dix), beaucoup moins celui des bacheliers professionnels“. Trois ans plus tard, on notera que l’emploi concerne presque six sortants du secondaire sur dix (dont 60 % en CDI), tandis que le taux de chômage se situe à 32 %.

Niveau de diplôme, voie de formation

La possession d'un diplôme “constitue la première clé majeure de différenciation“, en témoignent les plus fortes difficultés d’accès ou de maintien dans l’emploi subies par les sortants non-diplômés qui ne sont pas allés au bout de la formation. 19 % d'entre eux ont eu une trajectoire dominée par l'emploi contre 38 % pour les non-diplômés d'année terminale.

Le niveau du diplôme joue également un rôle prépondérant parmi les diplômés de la filière professionnelle, par exemple un détenteur de CAP sur deux a connu une trajectoire dominée par l’emploi contre six jeunes bacheliers professionnels sur dix.

Plus encore, le Cereq voit un avantage aux sortants diplômés de bac pro face aux baccalauréats général et technologique, qui “accusent un déficit de 10 points dans la fréquence des trajectoires dominées par l'emploi à durée indéterminée (51 % contre 61 %)“. Il estime que la préparation au marché du travail, via des modalités organisées dans le cadre de la formation (alternance, stages, enseignements professionnels, etc.) ou à l’initiative des individus (travail en cours d’études), “se révèle précieuse à l’entrée dans la vie active“.

Enfin, “25 % des jeunes ont occupé leur premier emploi chez un employeur qui les avait déjà accueillis pendant leur formation, soit à l’occasion d’un stage, d’une formation par alternance ou d’un emploi exercé en parallèle des études. Ce constat rappelle que les premiers emplois occupés en début de vie active relèvent souvent d’une logique de proximité avec le monde du travail au cours des études."

Rétention sectorielle

Trois secteurs d’activité regroupent à eux seuls les premiers emplois de près de 45 % des jeunes sortants du secondaire, le commerce (18 %), l’industrie (14 %) et l'hébergement-restauration (13 %). Trois ans après leur entrée dans la vie active, 66 % des jeunes en emploi exercent dans le même secteur qu’au premier emploi. Ils se trouvent généralement dans les mêmes secteurs d’activité, et dans des proportions similaires. Si des mobilités sont observables entre le premier emploi et celui occupé en octobre 2020, la rétention sectorielle constitue le trait dominant.

Couple diplôme-spécialité

En octobre 2020, la moitié des jeunes formés dans la filière de la construction et du bâtiment exercent dans le secteur des travaux de construction. Au travers de cet exemple se dessine “une relative proximité entre la filière de formation et le secteur du premier emploi“, et de ce fait “le couple diplôme-spécialité caractérisant le parcours scolaire tendrait à expliquer la bonne insertion des individus, considère le Cereq, notamment lorsqu'ils exercent dans le secteur cœur de métier“, même si ce constat peut être contrarié dans certains secteurs par un impact lié à la conjoncture économique.

La note ici

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