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Apprentissages, mobilités, qualité des formations... discussions sur l'enseignement agricole au Salon de l'agriculture

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 01 mars 2023.

“L'alternance et l'apprentissage se rapprochent de plus en plus“. Au salon de l'agriculture, une agora de l'enseignement réunissait ces derniers jours différents professionnels pour discuter de la formation et de l'emploi des jeunes.

Il en est ainsi d'Aurélien Cadiou, président de l’Anaf, l'association nationale des apprentis de France selon qui “l'alternance est une vraie réalité en 2023“, c'est un mode de formation “qui se démocratise dès la sortie du collège“.

“On a toujours beaucoup d'apprentis jeunes“. Isabelle Helsens, responsable développement du pôle apprentissage au sein d'Ocapiat, l'opérateur de compétences (OPCO) des métiers de l'agriculture, indique de son côté avoir accompagné le financement de 50 000 contrats d'apprentissage de jeunes (et futurs) agriculteurs en 2022, 98 % des entreprises possédant moins de 50 salariés. Ils concernent à 25 % des CAP, un chiffre équivalent en Bac pro, en BP et en BTS. Elle précise avant tout que 65 % des candidats sont des hommes, et que contrairement à l'imaginaire, 47 % ont moins de 18 ans. Comme elle, plusieurs acteurs rencontrés font part d'importantes capacités d'accueil dans l'enseignement agricole, tout comme d'importants besoins de main d'oeuvre chez les entrepreneurs.

Dennis est un jeune apprenti paysagiste qui “a touché à tout“ et qui aime surtout être à l'air libre, plutôt que d'être derrière un bureau. Ce qui l'intéressait dans son choix d'apprentissage, apprendre le métier, prendre des initiatives, en ayant une fiche de paie. Fabrice Armand, entrepreneur paysagiste, voit en l'apprentissage “une façon de former (les) futurs collaborateurs“ qui fait partie de l'ADN de son métier. Il en compte actuellement deux, dont Dennis. Seulement, estime-t-il, “c'est de plus en plus dur de trouver des apprentis, avant ils faisaient la démarche de venir, maintenant c'est à nous d'essayer d'attirer des jeunes“. Le taux de recrutement est de 80 %, mais “on en perd car les jeuns veulent faire d'autres formations, ou peuvent aller vers d'autres emplois“.

Une préoccupation que partage Laurent Paillat, maraîcher et président de l'Anefa, association nationale pour l'emploi et la formation en agriculture. Les jeunes, selon lui, ont envie de venir dans la formation agricole mais ils sont très bien bien formés et le problème c'est qu'ils peuvent ensuite “repartir vers d'autres structures“ et ne pas rester dans leur cœur de métier.

Il souhaite que l'aide à l'embauche d'un apprenti mise en place par le gouvernement soit transformée en une rémunération de l'acte pédagogique afin, “que l'on reconnaisse ce que l'on fait“. De plus selon lui, il faudrait que les diplômes “correspondent à la réalité du terrain“ alors qu'aujourd'hui “on constate un décalage de 3 à 4 ans“.

Enfin, il souligne l'importance de la mobilité et de l'ouverture d'esprit chez les jeunes agriculteurs en formation. Il aimerait “qu'en 4ème-3ème se mette en place un voyage franco-français agricole, que le Nimois aille en Vendée, pour quitter la famille et apprendre à bouger un petit peu“, tandis qu'au niveau lycée (CAP, bac pro), “là on leur fait faire une voyage européen, puis dans la formation supérieure on leur donne la possibilité de faire un voyage “monde“ comme c'était fait avant avec le stage 6 mois agricole où l'on voit des choses vraiment différentes“. Cela demande des moyens financiers, mais “un éleveur de Camargue, un éleveur de montage ou de plaine ce n'est pas du tout le même métier“.

Le site du SIA ici

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