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Les DSP, une alternative universitaire aux mentions complémentaires (DGESIP)

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 15 mai 2023.

Les DSP, ou "diplômes de spécialisation professionnelle" constituent une alternative universitaire aux mentions complémentaires qui relèvent du domaine scolaire. Les DSP proposent en effet à des jeunes qui hésitent à s'engager dans des études longues, un premier pas dans l'enseignement supérieur, estime Nicole Ménager. Interrogée par ToutEduc, l'ancienne rectrice de Rouen indique que ces formations à bac + 1 ont été créées dans le cadre du plan "1 jeune, 1 solution", d'abord sous le label FSS "Formation supérieure de spécialisation" et elle regrette qu'elles ne soient pas davantage connues des lycéens alors qu'elles ont un excellent taux d'insertion et de réussite pour ceux qui poursuivent leurs études, puisque "la validation du DSP correspond à 60 ECTS", donc à une première année de cursus universitaire.

Pour l’année universitaire 2021-2022, la plateforme Parcoursup proposait 26 DSP, dont 9 pour le CNAM et 17 en université, soit au total 785 places ; 3 147 dossiers de candidatures ont été reçus, 538 places sont allées à des néo-bacheliers, généraux, technologiques ou professionnels, les autres à des étudiants en réorientation. Les taux d'abandon sont faibles, moins de 10 %, et le taux de réussite moyen est de 70% ; les deux-tiers des DSP accueillent un nombre d’étudiants inférieur ou égal à 25. Les secteurs d’activité qui comptabilisaient le plus de candidatures sont l’informatique, la sécurité et la cybersécurité, la gendarmerie, l’entrepreneuriat, le commerce bio, l’administration sportive des territoires. A noter que la "préparation aux métiers et concours de la gendarmerie" a reçu 1 041 vœux, essentiellement de bacheliers généraux, pour 40 places. Pour l’année universitaire en cours, 34 DSP et 1356 places étaient proposés sur Parcoursup, 4 592 dossiers de candidatures ont été déposés.

Pour la prochaine rentrée, l'offre risque d'être un peu réduite. En effet, ces formations ne sont plus financées par le plan de relance et le seront par l'apprentissage, qui requiert leur inscription au RNCP (répertoire national des certifications professionnelles). Nicole Ménager, aujourd'hui conseillère scientifique à la direction générale de l'enseignement supérieur, compte voir se développer ces formations, éventuellement dans le cadre du PIA "compétences et métiers d'avenir". Du côté du CNAM, le maillage territorial est bon, en revanche, pour ce qui est des DSP proposés par les universités, "il n'est pas optimal". De plus, tous les secteurs ne peuvent être couverts, "l'enseignement supérieur n'a pas nécessairement des compétences à faire valoir, dans les métiers du cuir ou de la lunetterie par exemple". Une perspective pour développer les DSP serait, pense-t-elle de mettre en place des conventions entre universités et lycées professionnels ou de les développer dans les campus des métiers et des qualifications, les universités travaillant sur des compétences transversales, les lycées sur les savoirs professionnels. Les DSP offrent en effet à des jeunes qui ont tendance à s'autocensurer, un premier pas dans l'enseignement supérieur : "une fois qu'ils ont réussi, ils peuvent aller plus loin."

Propos recueillis par P Bouchard, relus par N. Ménager

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