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La réforme des classes prépas économiques et commerciales annulée, l'analyse du SNFOLC

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 13 mars 2023.

La réforme des classes prépas “économiques et commerciales“ n'aura finalement pas lieu. Alors que plusieurs organisations syndicales et associations s'étaient récemment élevés contre un projet de modification des CPGE ECG (voir ToutEduc ici), le SNFOLC constate ce lundi 13 mars que le ministère de l'enseignement supérieur avait décidé de faire machine arrière.

Lors d'une conférence de presse, le syndicat FO des lycées et collèges a dénoncé une “restriction budgétaire“ sous-tendue par le projet de réforme avorté, et plus précisément un objectif de gestion de flux des professeurs, avec une “attaque particulière dans les matières sous tension“, comme les mathématiques qui connaissent une forte pénurie.

La baisse du nombre d'élèves inscrits en prépas actée, de 85 000 à 80 000 en 2021, l'organisation syndicale estime toutefois qu' “il n'y a pas péril en la demeure“, le service statistique de l'enseignement supérieur (SIES) ayant prévu ces fluctuations et leur rétablissement dans un futur proche. Cette diminution du nombre de bacheliers inscrits en CPGE ECG serait donc normale car elle fait suite à une première réforme en 2021, liée à celle du lycée. Parallèlement à la mise en place du tronc commun et des spécialités pour le baccalauréat, les classes prépas commerciales option “économique“ et “scientifique“ ont fusionné en une seule dite “générale“, proposant quatre parcours différents.

Cette adaptation à la réforme du lycée aurait entraîné une “perte de visibilité“, estime le SNFOLC, tandis que les classes prépas scientifiques auraient beaucoup mieux résisté en choisissant de ne pas s'adapter à la réforme du lycée. De plus, si avant la réforme du lycée 85 % des élèves du lycée pouvaient rejoindre les prépas commerciales, depuis celle-ci seuls les élèves qui ont fait une spécialité en mathématiques en 1ère le peuvent, ce qui aurait réduit le vivier de recrutement à 65 % des élèves.

“On ne va pas nier qu'il y a une baisse d'attractivité des classes prépas“, reconnaît un professeur de mathématiques en CPGE ECG, mais les causes viendraient d'une concurrence accrue dans l'enseignement supérieur privé, “en particulier les bachelors“, des formations qui permettent de rentrer directement dans les écoles de commerce à Bac +0 et dont les effectifs “sont en hausse constante“ (le nombre de places serait passé de 5 à 10 000).

Une concurrence jugée “déloyale“, du fait qu'il n'existerait pas de budget pour promouvoir les CPGE et que “le fonctionnement de Parcoursup ne rend pas le contenu des prépas ECG visible pour les élèves“. D'où la question des débouchés. La CPGE ECG n'orienterait que vers une seule voie, les écoles de commerce, alors que selon l'organisation syndicale il faudrait l'ouvrir à d'autres, universités ou par exemple IEP.

L'instauration des quatre parcours aurait aussi entraîné un phénomène de très forte hausse des demandes, en termes de dossiers, chaque élève pouvant effectuer plusieurs choix qui pourtant ne comptent que pour un seul vœu sur la plateforme. Outre la charge administrative, la taille des listes sur Parcoursup aurait progressé ainsi que l'attente des élèves quant à leur sélection, ces derniers ayant même tendance à refuser ce vœu, par exemple en raison du logement, s'il n'a pas obtenu de réponse en juillet.

Question mixité sociale enfin, le SNFOLC déplore qu'avec la 1ère réforme des CPGE ECG (établissant le tronc commun), la répartition des étudiants dans différentes classes prépas puisse entraîner, en raison de la modularité des disciplines, une désaffection des prépas de proximité par rapport aux “grandes“ prépas, les premières ne pouvant pas proposer tous les parcours disponibles.

A noter que l'organisation syndicale soutiendra les personnels “qui s'opposent aux épreuves de spécialité par la grève“. Elle demande toujours le report au mois de juin des épreuves de spécialité du baccalauréat qui se tiendront les 20 et 21 mars prochains, ainsi qu'un retour à des épreuves nationales, terminales et anonymes. Elle estime d'ailleurs qu'en raison de passage trop tôt dans l'année, “un tiers du programme n'est pas fait“, ce qui se retrouve dans le supérieur, avec plus d'élèves très en difficulté et une hétérogénéité des étudiants qui arrivent en classes prépas, ce qui “rend la préparation au concours encore plus complexe qu'avant“.

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