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Au lycée, 18 % des filles victimes d'insultes sexistes (DEPP)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 08 mars 2023.

Le service statistique de l'Education nationale publie mercredi 8 mars sa note annuelle intitulée “Filles et garçons sur le chemin de l'égalité" 2023. La comparaison avec celle diffusée il y a un an permet de constater plusieurs évolutions.

Climat scolaire

Premier élément, 10 % des filles sont victimes d’insultes sexistes pour 2 % des garçons au collège. En 2022, elles étaient autant à le déclarer, alors que les garçons étaient plus nombreux (6 %). Le phénomène est stable au lycée avec toujours un très grand écart : 18 % de filles victimes pour seulement 2 % de garçons.

Au cours de leur scolarité, considère pourtant la DEPP, “les filles se sentent aussi bien que les garçons dans les établissements et ont une perception plus positive des règles scolaires. Toutefois, elles déclarent subir plus de violences à caractère sexuel. Les garçons, eux, subissent plus de violences physiques.“ Si elles se sentent autant en sécurité dans les établissements que les garçons, cela est moins le cas aux alentours et surtout dans les transports scolaires.

Résultats

Comme en 2022, à l’entrée en CP les filles ont une maîtrise du français supérieure aux garçons et similaire en mathématiques. À l’entrée en CE1, elles sont encore devant les garçons en français mais leur maîtrise devient inférieure en mathématiques. Au final, à la sortie de l’école élémentaire en 2023, les filles sont toujours “moins souvent en retard scolaire“ avec un taux 3,9 % de filles qui le sont contre 5,3 % chez les garçons . Cependant, ce taux de retard a augmenté, il était de 3,6 % chez les filles et de 4,7 % chez les garçons en 2022.

A la sortie du collège, autre diminution. Les filles ont un meilleur taux de réussite au diplôme national du brevet que les garçons (91 % versus 85 %), bien qu'elles étaient 94 % dans ce cas un an auparavant (-3 points) et les garçons 87 % (- 2 points).

Au CAP, les taux de réussite sont égaux entre filles et garçons (84 %), mais chutent par rapport à l'an dernier (90 % pour les filles, 89 % pour les garçons).

Orientation

En matière d'orientation on retrouve, dans la voie générale, 85 % de filles qui ont opté pour la spécialité “Humanités littérature et philosophie – LLCER“, 75 % pour “HGGSP - Humanités, littérature et philosophie“ mais seulement 13 % sont en “Mathématiques - Sciences de l'ingénieur“. Dans la voie technologique, Il y a 85 % de filles dans la filière Santé et social (ST2S) , 57 % Laboratoire (STL) et 9 % Industrie et développement durable (STI2D) . Dans la voie professionnelle, 98 % de filles composent la branche Coiffure, esthétique, 90 % celles de l'Habillement ou des Spécialités sanitaires et sociales, contre 2 % dans l'Électricité, électronique.

Cette part de filles dans les spécialités “préfigure leurs choix futurs dans l’enseignement supérieur ou de métiers“, constate la DEPP. On retrouve dès lors, dans l’enseignement supérieur, 23 % de filles dans les filières “Arts, langues, lettres et sc. Humaines“ pour 11 % de garçons. Elles ne sont en revanche que 13 % à choisir “Ingénierie, sciences et Staps“ (23 % des garçons) et 4 % “Industrie et production“ (21 % chez les garçons).

Sentiment de réussite et résultats aux diplômes

Concernant le “sentiment de réussite“, la DEPP indique qu'à niveau de maîtrise égal, les filles sont moins confiantes que les garçons face aux évaluations : légèrement en français et très nettement en mathématiques. Par ailleurs, elles sont “moins confiantes que les garçons pour réussir l’année scolaire à venir“, cependant “elles envisagent des orientations plus ambitieuses“ (89 % des filles pensent choisir une première générale après la seconde GT, contre 84 % des garçons).

D'ailleurs, les filles ont des taux de réussite supérieurs aux garçons dans toutes les voies du baccalauréat, elle sont donc plus nombreuses que les bacheliers dans une génération (84 % contre 75 %), bien que ce chiffre soit là encore en baisse (respectivement 88 % et 78 % en 2022).

En 2023, il y a toujours plus de femmes que d’hommes qui sont diplômées de l’enseignement supérieur (54 %, + 1 point), et elles sont moins nombreuses à sortir précocement du système scolaire (6 % contre 10 %). Les filles sont 31 % à être diplômées d'un master ou plus, tandis que les garçons ne sont que 21 % dans ce cas.

Réussite dans la vie active

Malgré tous les meilleurs résultats des filles (et femmes) en termes de diplômes, le rapport dans le monde du travail s'inverse. Ainsi, 24 mois après leur sortie de formation professionnelle, le taux d’emploi des femmes est inférieur à celui des hommes dans toutes les sections (par exemple 66 % contre 75 % pour les hommes en Bac pro passé en apprentissage, ou bien 36 % contre 44 % en CAP passé en voie scolaire), sauf en BTS en voie scolaire (taux d'emploi à 67 % de part et d'autre). De même, la part des femmes en CDI parmi les femmes en emploi est inférieure à celle des hommes.

Après l’obtention du diplôme universitaire, là encore la part des femmes en emploi est stable et inférieure à celle des hommes (elles sont notamment 72 % contre 80 % chez les hommes après obtention d'un master), et la part des femmes cadres ou professions intermédiaires parmi les femmes en emploi est inférieure à celle des hommes.

Ailleurs

Dans les autres pays européens, la plus grande réussite des filles en compréhension de l’écrit et celle des garçons en mathématiques sont également constatées, tout comme leur moindre orientation dans la filière professionnelle. Elles sont aussi moins souvent présentes que les hommes dans la plupart des filières scientifiques de l’enseignement supérieur.

Sorties de formation initiale, les femmes sont davantage diplômées que les hommes, ce que l'on retrouve dans les autres pays européens. A diplôme égal, elles occupent aussi moins souvent un emploi, en particulier un emploi stable.

La note ici

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