Le baccalauréat n'a pas pour fonction de faire fonctionner les algorithmes de Parcoursup (ministère)
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 12 juin 2023.
Le ministère de l'Education nationale présentait à la presse, ce 12 juin, les principales données sur la session 2023 du baccalauréat. Interrogé par ToutEduc sur les notes obtenues aux épreuves de spécialité, qui seraient souvent très bonnes et ne permettraient pas à Parcoursup de classer les candidats, le représentant de l'administration, qui attend la fin du processus et les commissions d'harmonisation pour confirmer ou infirmer les informations sur la notation des diverses épreuves, répond : "Nous faisons passer un examen national, dont le but n'est pas de discriminer les candidats en fonction d'algorithmes, le baccalauréat n'est pas un concours mais un examen qui atteste d'un niveau."
Nos confrères se font l'écho des préoccupations des familles et des enseignants. N'y a-t-il pas risque de démobilisation des lycéens au 3ème trimestre ? Là encore, le ministère n'aurait pas l'intention de modifier son dispositif. Entre mars et juin, les élèves de terminale se préparent à la poursuite de leurs études. L'administration compte sur "un changement culturel" et une évolution des pratiques pédagogiques. Les candidats arrivent à l'épreuve de philosophie en sachant déjà qu'ils seront reçus... "Qu'ils soient moins stressés n'est pas fondamentalement mauvais." Et si ils ignoraient leurs notes de spécialités, qui ne leur seraient pas communiquées ? "Il y aurait asymétrie d'informations, puisque les établissements d'enseignement supérieur, qui peuvent les convoquer pour examiner leurs candidatures, auraient connaissance de ces notes via Parcoursup." Mais surtout, le ministère veut croire que les élèves resteront motivés jusqu'à la fin de l'année parce qu'il reste des enjeux, avoir le bac, avoir une mention, passer le "grand oral", une épreuve "gagnante", où "les élèves réussissent plutôt très bien", mais aussi parce que la note n'est pas la seule "carotte" qui les fait venir au lycée, qu'ils s'intéressent à ce qui leur est enseigné.
A noter que le plus jeune des 718 723 candidats a 12 ans, le plus âgé 76 ans, que 18 930 candidats sont "individuels" (dont vraisemblablement 4 000 issus d'un établissement hors contrat), que 390 710 candidats visent un baccalauréat général, 182 642 un baccalauréat professionnel, 145 371 un baccalauréat technologique. S'y ajoutent les candidats aux épreuves anticipées de français (396 147 pour le baccalauréat général, 150 999 pour le baccalauréat technologique). Près de 33 000 de ces candidats en situation de handicap bénéficient d'aménagements, près de 54 000 pour les candidats de terminale. Au total, les 76 463 correcteurs des épreuves de terminale se partagent 2 493 520 copies pour lesquelles ils toucheront 5€ (9,60 de l'heure pour les oraux).
A noter encore quatre nouvelles spécialités pour le baccalauréat professionnel, "animation - enfance et personnes âgées", "assistance à la gestion des organisations et de leurs activités", "organisation du transport de marchandises" et "technicien en prothèse dentaire".
Cette session est aussi la première, pour le baccalauréat général et technologique, pour laquelle les candidats se verront délivrer une attestation de niveau de langue étrangère.