Orientation en fin d’études secondaire: Les sciences sociales sont "le domaine d’études le plus prisé" (OCDE)
Paru dans Orientation le jeudi 06 février 2014.
"Les sciences sociales sont le domaine d’études le plus prisé dans les formations tertiaires non professionnelles. Un nouvel inscrit sur trois y choisit une formation en sciences sociales, commerce ou droit" en fin d’études secondaires. C’est ce qu’affirme le périodique "Les Indicateurs de l’éducation à la loupe", publié par l'OCDE. "Que choisissent d’étudier les nouveaux inscrits de l’enseignement tertiaire ?", s’interroge le numéro de février du périodique. "La fin des études secondaires rime traditionnellement avec la question du choix de l’établissement et du domaine dans lesquels poursuivre ses études.(…) Le choix d’un domaine d’études implique d’embrasser une carrière, une identité professionnelle, un positionnement social et, dans une certaine mesure, un mode de vie et un ensemble de valeurs. Néanmoins, il n’existe plus de relation directe entre le choix d’un domaine d’études et l’emploi que l’on exercera. (…) Il est devenu plus fréquent de changer d’emploi et de secteur d’activité, et la mobilité professionnelle est une caractéristique de plus en plus prégnante des marchés du travail actuels".
"En moyenne, dans les pays de l’OCDE, près d’un tiers (32 %) des nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire choisissent de suivre une formation en sciences sociales, soit plus du double du pourcentage de nouveaux inscrits dans le domaine de l’ingénierie, des industries de transformation et de la production (15 %), deuxième domaine le plus prisé pour les formations de niveau licence". En revanche, l’agriculture et les services, qui attirent moins de 10 % des nouveaux inscrits de l’enseignement tertiaire, sont les domaines d’études les moins prisés.
Garçons et filles aussi bien préparés pour une formation scientifique
Le dossier pointe le fait que des "déséquilibres entre les sexes subsistent dans certains domaines" lorsqu’il s’agit de faire un choix d’orientation. "La répartition des nouveaux inscrits dans une formation tertiaire en sciences fait ainsi ressortir un net déséquilibre entre hommes et femmes : seuls 14 % de femmes choisissent d’entamer une formation tertiaire en sciences, contre 39 % d’hommes". Ce qui ne peut être imputé à des différences de performance : "les données du PISA 2012 montrent qu’à l’âge de 15 ans, il n’existe pas de différence significative de performance en sciences entre les garçons et les filles dans les 65 pays et économies participants".
"Même si ce constat ne se vérifie pas individuellement dans chaque pays ou économie ayant participé à l’enquête PISA, on peut supposer qu’à l’issue de leurs études secondaires, garçons et filles sont, en moyenne, aussi bien préparés pour entamer une formation de niveau licence dans des domaines scientifiques". Mais pourquoi dans ce cas les femmes restent-elles sous-représentées dans les domaines scientifiques? "Selon les résultats du PISA 2006, à l’âge de 15 ans, les garçons sont quatre fois plus susceptibles (18,2 %) que les filles (4,6 %) de se dire intéressés par la poursuite, à l’âge de 30 ans, d’une carrière dans les domaines de l’ingénierie, des sciences informatiques ou de l’architecture." Le dossier avance l’idée selon laquelle des "stéréotypes et facteurs culturels peuvent freiner, à terme, l’aspiration des filles à embrasser une carrière dans le domaine des sciences et de l’ingénierie. Ces facteurs pourraient jouer un rôle si déterminant que même à niveau de compétence égal en mathématiques, les filles pourraient sous-évaluer leurs propres capacités en mathématiques par rapport aux garçons." L'OCDE rappelle que de nombreux pays membres organisent des campagnes visant à encourager les filles à choisir les filières scientifiques.
Le dossier du périodique "Les Indicateurs de l’éducation à la loupe" de "Que choisissent d’étudier les nouveaux inscrits de l’enseignement tertiaire ?", est consultable en ligne (ici).