Contrat d'engagement jeunes : en mission locale, des jeunes bénéficiaires moins âgés et moins diplômés (DARES)
Paru dans Orientation le lundi 12 août 2024.
Les jeunes entrants en Contrat d'engagement jeunes (CEJ) sont fréquemment peu diplômés, “particulièrement en mission locale“ calcule la DARES dans une étude sur les caractéristiques de ces jeunes au regard de leur situation vis-à-vis du marché du travail publiée le 25 juillet.
Le portrait robot des jeunes ayant débuté l'un des 590 000 CEJ entre mars 2022 et décembre 2023 (deux tiers via leur mission locale et un tiers par les services de France Travail) montre que 9 % des jeunes entrés en CEJ sont mineurs et “quasi exclusivement accompagnés par les missions locales“. Les 18-21 ans, “fortement surreprésentés“, représentent 59 % des jeunes entrés dans le dispositif sur la période, tandis que 32 % des entrants avaient plus de 21 ans, ajoutent Camilia Kashi et Maxime Pirot.
De quoi estimer que ces jeunes sont “particulièrement éloignés du marché du travail“, leur situation se rapprochant davantage de celle des NEET que des jeunes de la même tranche d’âge qui ne sont plus en formation initiale. Concernant le niveau de diplôme d'ailleurs, les statisticiens du ministère du travail indiquent que 54 % des jeunes suivis en mission locale ont un niveau de diplôme inférieur au CAP ou au BEP, contre 36 % de ceux qui passent par France Travail. Par comparaison, cette part est de 18 % pour la totalité des jeunes sortis de formation initiale. Au total, 48 % des entrants en CEJ (mission locale et France Travail réunis) ont un niveau de diplôme inférieur au CAP ou au BEP, 13 % ont atteint ce niveau, 30 % ont un niveau baccalauréat et 10 % un diplôme du supérieur.
La DARES constate enfin que les parcours en CEJ durent en moyenne 7 mois à France Travail et 7,5 mois en mission locale. En outre, 82 % de l’ensemble des entrants perçoivent au moins une fois une allocation, 60 % à France Travail (d'un montant moyen de 391 euros) contre 96 % en mission locale (436 euros). Des écarts qui “témoignent de situations financières plus précaires et d'un éloignement du marché du travail plus important“ chez ces derniers.
La note d'analyse ici