Les contrats aidés relancés en 2021, en majorité grâce aux jeunes (DARES)
Paru dans Orientation le lundi 12 décembre 2022.
Les jeunes “contribuent à eux seuls à 88 % de la hausse des entrées en contrat aidé entre 2020 et 2021“, calcule la DARES dans une note consacrée aux dispositifs d'aide à l'insertion et publiée jeudi 8 décembre.
Après quatre années consécutives de baisse en effet, en 2021 les entrées en “contrat aidé“ ont fortement progressé, 185 200 contrats sont signés (en totalisant embauches initiales et reconductions, ndlr), un nombre qui a doublé en un an (+ 126 %). Ils s'articulent entre secteur marchand (à 43 %) via des contrats uniques d’insertion - contrats initiatives emploi (CUI-CIE), et secteur non marchand (à 57 %) sous forme de parcours emploi compétences (PEC).
Cette “remobilisation des contrats aidés, explique la DARES, intervient dans le cadre du plan ‘1 jeune, 1 solution‘ instauré à l’été 2020, destiné à lutter contre les difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail à la suite de la crise sanitaire“ et qui “revalorise l’aide accordée aux employeurs dans le cadre des ‘PEC Jeunes‘ (équivalent à 65% du SMIC, ndlr) et étend les CUI-CIE, devenus résiduels depuis 2018, aux jeunes“.
Jeunes
Les statisticiens du ministère du travail indiquent ainsi que les entrées en contrat aidé “sont prioritairement ciblées sur les jeunes de moins de 26 ans, qui représentent 60 % des embauches en 2021“. S'ils sont donc les principaux bénéficiaires de la récente dynamique des contrats aidés, la hausse est particulièrement “notable dans le secteur marchand, (où) ils représentent 94 % des embauches en 2021". A l'inverse, les jeunes représentent seulement 34 % des embauches en PEC, à savoir dans le secteur non-marchand.
D'ailleurs, l’accroissement des entrées en contrats aidés “concerne davantage le secteur marchand“, explique la DARES, dont la part, qui était devenue marginale au cours des années précédentes, passant de 21 % en 2016 à seulement 5 % en 2020, atteint 43 % en 2021.
Employeurs
Près de la moitié des embauches en contrat aidé du secteur marchand se concentrent dans l’hébergement, la restauration et le commerce (par exemple les supermarchés et hypermarchés), les principaux métiers exercés y sont donc ceux de la restauration, du magasinage et de la vente. Dans le secteur non marchand, les employeurs sont principalement des associations, des fondations (46 %) ou encore des communes (29 %). Les métiers exercés relèvent le plus souvent du nettoyage et de la maintenance des locaux (13 %), de l’animation et de l’assistance auprès d’enfants/ adolescents (16 %), ou encore de l’entretien des espaces verts (7 %).
CDI
L'année dernière, peut-on lire encore, près de 2/3 des CUI-CIE signés sont sous la forme d’un contrat à durée indéterminée (CDI), contre seulement 5 % des PEC, où 85 % des embauches en PEC se font via des CDD de plus de 6 mois, alors que c'est seulement le cas pour 23 % des recrutements en CUI-CIE. En outre, les CUI-CIE sont plus souvent que les PEC à temps complet (77 % versus 24 %).
Une action de formation, telle que l’acquisition de nouvelles compétences ou l’adaptation au poste de travail, est prévue à la signature d'un contrat en PEC dans 95 % des cas (mais seulement effectuée 7 fois sur 10), alors que seulement 77 % des CUI-CIE prévoient une telle action de formation, qui n'est pas requise pour ce dernier.
Fin décembre 2021, sont comptabilisés 139 800 salariés en contrat aidé, soit 83 800 en PEC et 56 000 en CUI-CIE. Les contrats aidés sont plus souvent occupés par des femmes dans le secteur non marchand (66 % des entrées en 2021) et par des hommes dans le secteur marchand (56 % des entrées). En métropole, les nouveaux bénéficiaires d’un CUI-CIE habitent moins souvent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) que les bénéficiaires de PEC.
A noter que les bénéficiaires de CUI-CIE ont “un niveau d’études en moyenne plus élevé“ que ceux de PEC, avec 60 % des nouveaux entrants dans ce dispositif qui ont au moins un baccalauréat, contre 45 % pour ceux de PEC. De même, les titulaires de contrats aidés du secteur marchand (CUI-CIE), sont deux fois “moins souvent inscrits à Pôle emploi“ lors de leur embauche, 27 % contre 54 % pour les recrutés en PEC, et quand ils le sont, leur ancienneté d’inscription est plus courte“.
La note de la DARES ici