Futur Revenu d’engagement : les jeunes devront-ils accepter une offre raisonnable ?
Paru dans Orientation le mercredi 21 juillet 2021.
Exit la Garantie jeunes “universelle“. Promise jusqu'ici pour faire évoluer la Garantie Jeune, (déjà assouplie en mai, voir le décret ici) dispositif d'insertion vers l'emploi des 16-25 ans généralisé depuis 2017, le gouvernement penche désormais pour un Revenu d’engagement. Lors de son allocution du 12 juillet dernier, le chef de l'Etat a en effet indiqué que ce revenu, présenté à la rentrée, “concernera les jeunes sans emploi ou formation et sera fondé sur une logique de devoirs et de droits“.
Pour entériner ces propos, Elisabeth Borne réunit jeudi un “comité du Revenu d'Engagement pour les Jeunes“ composé d'une quinzaine d'acteurs de la jeunesse, d'associations de lutte contre la pauvreté, de parlementaires, d'élus locaux et de représentants du service public de l'emploi. Selon le communiqué du ministère du travail, il “poursuivra les travaux initiés depuis plusieurs mois pour l'élaboration d'une ‘garantie jeunes universelle‘ “. Cette communication met l'accent sur “l'engagement réel du jeune, qui conditionnera le versement du revenu“, et ce à travers ses “devoirs, qui scelleront son engagement : se former, s'inscrire dans le parcours lui correspondant ou exercer une activité elle aussi adaptée.“
La Garantie jeune, mécanisme comprenant une allocation de près de 500 euros par mois pendant 18 mois au maximum afin de faciliter la recherche d'emploi, aurait concerné 100 000 jeunes en 2020, avec une extension à 200 000 places prévue pour l'année 2021. En parallèle, l'accompagnement serait la clé de voûte de ce contrat à destination des jeunes de moins de 26 ans qui ne font pas d'études, qui n'ont pas de travail ou ne suivent pas de formation, et sans parents pour les aider. La Garantie jeune comporte ainsi un coaching par les missions locales et par Pôle emploi, via un suivi de chaque dossier par un conseiller pouvant aider à la rédaction de CV ou proposer des formations.
Une étude de la Dares, publiée en 2019 et portant sur 229000 jeunes, fait un bilan de 5 années du dispositif (2013-2018). Ses auteurs expliquent que “l’accompagnement en Garantie jeunes est intensif, en particulier au cours des deux premiers mois“, et qu'en moyenne les jeunes touchent 3 900 euros d’allocation au cours de l’accompagnement, sur une durée de 11 mois. “L’emploi progresse parmi les jeunes bénéficiaires après l’entrée en Garantie jeunes“ concluent-ils, précisant que “l’évaluation de l’impact de la Garantie jeunes sur les trajectoires d’emploi des bénéficiaires montre qu’elle aurait augmenté le taux d’emploi des bénéficiaires de 10 points, onze mois après l’entrée en dispositif. Cet effet perdure dans les mois qui suivent la sortie de l’accompagnement et correspond essentiellement à une augmentation du taux d’accès à l’emploi durable.“
L'étude la Dares ici
Le communiqué du ministère du travail ici