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Deux programmes d'Apprentis d'Auteuil, lauréats de l'appel à projet 100 % inclusion, prévoient d'informer les jeunes de l'existence de ces dispositifs

Paru dans Orientation le vendredi 09 novembre 2018.

La fondation Apprentis d'Auteuil figure parmi les 6 premiers lauréats de l'appel à projet "100 % inclusion", lancé dans le cadre du Plan d'investissement dans les compétences (PIC) et qui vise à promouvoir les projets les plus innovants en matière d'inclusion des personnes les plus vulnérables. Le soutien financier du ministère du Travail concernera, sur trois ans, deux programmes d'insertion sociale et professionnelle créés et expérimentés depuis quelques années par Apprentis d'Auteuil. Ils se déclinent sur le territoire en une cinquantaine de dispositifs et permettent d'accompagner chaque année actuellement 900 jeunes de 16 à 30 ans. La fondation vise le développement d'une vingtaine de nouveaux dispositifs d'ici à 2021 et plus de 1800 jeunes accompagnés chaque année, soit au total près de 5000 jeunes durant les 3 prochaines années. Entre autres points forts parmi les nouvelles approches qui seront testées dans le cadre de ces nouveaux programmes, figure l'envoi sur le terrain de personnes qui seront en charge d'aller à la rencontre des jeunes pour les informer sur les dispositifs.

Le programme Skola, créé en 2014, se décline en 16 dispositifs et sur 9 secteurs d'activités et concerne des jeunes peu qualifiés en dynamique de recherche d'emploi. Ils suivent des formations de courte durée "co-construites avec des entreprises partenaires dans des secteurs sous tension en termes de recrutement". Une phase de "préqualification" de 1 à 3 mois (savoirs de base, savoir-être...) est suivie d'un contrat de professionnalisation dont la durée peut s'étendre jusqu'à 18 mois. Selon Marie Meganck, cheffe de projet sur ce programme, plus de 50 % des jeunes ont accès à l'emploi 6 mois après leur sortie du dispositif qui affiche par ailleurs "un taux de réalisation de la formation plus élevé".

L'aide à la "remobilisation"

Le programme le plus ancien, Boost, lancé en 2011, concerne de son côté des jeunes plus éloignés de l'emploi, "davantage en difficulté, souvent sans projet de vie", précise Camille Eggs, chargée de projets fonds structurels à la fondation. Les mener à l'emploi n'est d'ailleurs pas l'objectif principal du dispositif, mais avant tout de "les aider à se remobiliser, construire leur projet professionnel et plus largement de vie et à se préparer au monde du travail".

Le programme prévoit d'ailleurs, durant les 3 à 7 mois durant lequel il peut être mené, outre une mise à niveau des savoirs de base, un travail sur les savoir-être, sur la définition d'un projet de formation ou d'emploi, sur les savoirs transversaux (communication, travail en équipe, en mode projet...) et des découvertes de l'entreprise, des activités sportives, artistiques, citoyennes (comme la découverte de la ville et des lieux ressources tels que les musées, la médiathèque, la mairie, et des ateliers sur les codes sociaux...). Ces dernières activités ont pour objectif de "redonner envie aux jeunes de créer du lien social à travers la pratique d'une activité collective, rompre l'isolement en créant des liens avec d'autres jeunes et en vivant des moments de convivialité, renforcer le sentiment d'inclusion", explique la cheffe de projet du programme, Chloé Rogues-De-Fursac. Selon la fondation, le dispositif permet "90 % de sorties dynamiques", c'est-à-dire des jeunes sortant avec des "projets réalistes et réalisables", et "60 à 70 % de sorties positives en formation ou en emploi".

Dédier des postes à du repérage de jeunes directement sur le terrain

Principale caractéristique de ces programmes, selon Marie Meganck, "l'accompagnement personnalisé renforcé mené par des professionnels de l'insertion, et qui inclut aussi bien un travail pour lever les freins périphériques, comme trouver des solutions pour la garde d'enfants, qu'un travail sur l'orientation, le savoir-faire, le savoir-être, l'intégration des codes". Sur Skola, cet accompagnement est renforcé par le coaching d'un salarié de l'entreprise partenaire où le jeune réalise son contrat de professionnalisation.

Parmi les autres originalités figure le projet d'ouvrir 8 postes de "sourceurs", des personnes qui seront en charge d'aller directement sur le terrain repérer et informer les jeunes de l'existence de ces dispositifs de remobilisation. Actuellement, ce sont les Missions locales, les Écoles de la 2e chance, les Epide (Établissements pour l'insertion dans l'emploi), les associations locales et Pôle Emploi qui constituent les principaux prescripteurs pour ces programmes. Ces "sourceurs" ont notamment été inspirés d'une initiative similaire menée par l'association espagnole Gitanos. Apprentis d'Auteuil a d'ailleurs développé un partenariat autour de l'insertion professionnelle des jeunes NEET (qui signifie not in education, employment or training, classification sociale d'une certaine catégorie de personnes inactives) avec des acteurs de 7 pays européens, pour permettre une analyse croisée des pratiques et l'évolution des dispositifs existants chez les partenaires. Ce principe de sourceur est aussi déjà expérimenté, sous l'appellation "boosters d'insertion", dans le cadre d'un autre projet coordonné par Apprentis d'Auteuil, "Impact jeunes", financé par le PIA (Programme investissement d'avenir). Celui-ci concerne 3 quartiers à Marseille et à Tarascon.

Le PIC, doté de 15 milliards d'euros sur 5 ans, vise la formation qualifiante d'un million de demandeurs d'emploi peu ou pas qualifiés et d'un million de jeunes éloignés du marché du travail.

Camille Pons

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