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Missions locales : davantage d'immersions en entreprises et de contrats signés, notamment grâce à la Garantie jeunes (bilan d'activité 2016)

Paru dans Orientation le mercredi 22 novembre 2017.

C'est l'un des constats du réseau des Missions locales qui vient de publier son bilan d'activité 2016 : cette année là, elles ont reçu moins de jeunes en premier accueil et de jeunes en demande d'insertion (respectivement – 7,6 % et – 1,6 %), alors qu'en revanche, le réseau observe une augmentation du nombre de contrats de travail signés en 2016 par rapport à l'année précédente, et avec "des entrées en situation plus favorables ou à l'identique par rapport à 2015". Un bilan plutôt positif concernant l'insertion des jeunes, cœur de l'activité des Missions locales, qui est notamment l'un des effets de la montée en charge du dispositif de la Garantie jeunes, généralisé depuis le 1er janvier 2017, après une phase d'expérimentation progressive depuis octobre 2013 et qui concernait fin 2016 81 % du réseau. 

C'est en effet l'un des indicateurs positifs du bilan 2016, "les contrats signés par les jeunes reçus en entretien individuel augmentent sensiblement pour atteindre 529 000 contrats en 2016 [hors contrats en alternance, ndlr] soit 40 000 de plus en un an", observe le rapport. Et ce, alors même que "les jeunes ont vu leur taux de chômage multiplié par 4 en quarante ans" et que ce taux s'élève à 24 % en 2016 pour les moins de 25 ans. S'il s'agit principalement de CDD et de missions d'intérim, le rapport constate néanmoins davantage de "situations favorables". La montée en charge de la Garantie jeunes implique, de par son principe "work first", de multiplier les expériences d'emploi pour les jeunes. Le dispositif à lui seul avait permis de placer en 2016 54 000 jeunes en immersion en entreprise, soit plus d'un tiers de la totalité des jeunes (145 000 contre 125 000 en 2015).

Davantage d'accompagnement collectif, particulièrement apprécié des jeunes

La Garantie jeunes a également contribué à faire augmenter "fortement" le nombre d'ateliers collectifs (+42 % par rapport à 2015) alors que ce nombre avait déjà doublé l'année précédente. Une augmentation justifiée selon le Comité scientifique en charge de l'évaluation de la Garantie jeunes, par "la dimension collective de l'accompagnement" qui est perçue comme un apport très important du dispositif. "Son effet de (re-)socialisation semble primordial, que ce soit pour redonner confiance, ou, dans un registre plus normatif, pour inculquer les règles du marché du travail et / ou aussi parfois aider pour abandonner des conduites déviantes."

Le dispositif a eu aussi un fort impact sur le financement et l'organisation du réseau. Il s'est accompagné d'une progression importante des emplois "repères" de la filière insertion sociale et professionnelle (+1,2 point depuis 2014). Un quart des ressources humaines était consacré à la Garantie jeunes en 2016, alors que le nombre de salariés était resté "stable" (après néanmoins une augmentation de 13,5 % sur la période 2013-2016) et malgré la poursuite de la baisse des effectifs mis à disposition ou détachés dans les missions locales (–10 %), même si celle-ci était moins importante qu'en 2015 (–30 %).

Le dispositif a aussi contribué à faire progresser le financement du réseau des Missions locales, comme d'autres dispositifs spécifiques mis en place depuis 2010. La progression est légère en 2016 (+1,7 % tous financeurs confondus), mais celle-ci est régulière et "conséquente" depuis 2010 "puisqu'elle représente 17,4 % sur l'ensemble de la période", observe le rapport. "Ce sont cependant essentiellement les financements de l'activité spécifique qui permettent cette évolution avec la montée en charge de l'expérimentation de la Garantie jeunes", confirme-t-il, mais aussi la "mise en œuvre de l'ANI (Accord national interprofessionnel) entre la fin 2011 et 2015 et la montée en charge des projets liés à l'IEJ (Initiative pour l'emploi des jeunes)". La Garantie jeunes a induit, à elle seule en 2016, une progression de 8 % des crédits de l'État. En 2016, ce dernier assurait près de 49 % du financement total. En revanche, toutes les collectivités territoriales avaient baissé leurs enveloppes, la plus importante baisse provenant des Départements (-7,5 %).

Chute des CIVIS mais une augmentation des sorties en situation d'emploi ou de formation

Enfin, la Garantie jeunes a également eu des impacts sur d'autres dispositifs comme le CIVIS (contrat d'insertion dans la vie sociale), lequel, pour sa dernière année de mise en œuvre, a vu ses premières entrées diminuer de 38 % et les renouvellements chuter de 54 %. En revanche, pour ces contrats, les Missions locales ont aussi observé une forte augmentation des sorties en situation d'emploi ou de formation (+12 points, de 46 % en 2015 à 58 % en 2016), malgré "un contexte de diminution des sorties en emploi durable".

Les régions affichent néanmoins des disparités, mais celles-ci sont surtout frappantes entre la métropole, où dans toutes les régions ces sorties positives concernent une majorité de jeunes, et les DOM où ils sont tous minoritaires à être dans cette situation. À titre de comparaison, alors que les plus fortes sorties en emploi et en formation, en Corse, Provence-Alpes-Côte d'Azur et dans le Grand Est, concernent des proportions allant de 63 à 77 %, la Guyane et la Martinique, qui affichent les taux les plus faibles, comptent respectivement 19 et 35 % des sortants dans ces situations.

En 2016, 442 missions locales couvraient le territoire national sur 6 924 sites.

Le bilan ici

Camille Pons

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