Justice » Revue de la presse et des sites

Deux visions contradictoires sur la prise en charge des mineurs délinquants.

Paru dans Justice le mercredi 12 mai 2010.

 Les dispositifs de prise en charge des mineurs délinquants sont-ils efficients? Sur la question, deux médias livrent deux points de vue opposés. L'un, Rue 89, s'alarme du manque de structures pour l'accueil des jeunes filles délinquantes. L'autre tend à dresser un bilan positif des Centres éducatifs fermés, présentés comme une véritable alternative à l'incarcération.

  "Rue 89" estime que le système pénitentiaire français "peine à s'adapter" alors que "les actes de délinquance augmentent chez les jeunes filles mineures", ce dont témoigne l'agression dont a été victime une conductrice de bus d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Selon la police, "le nombre de mises en cause de mineures pour violences physiques non crapuleuses, celles qui n'ont pas pour but le vol, est passé de 2 800 en 2003 à 6 694 en 2009". Le quotidien en ligne examine diverses explications de ce phénomène, mais constate que, sur les 7 premiers établissements pénitentiaires pour mineurs, rares sont ceux qui accueillent les filles.

Les jeunes mineures sont ainsi adressées par défaut en maison d'arrêt, parmi les femmes, même si le code de procédure pénale interdit de mélanger majeurs et mineurs. Le milieu carcéral est particulièrement dur, et les risques pour les jeunes filles de se laisser influencer au contact de femmes qui purgent parfois une lourde peine sont importants. Pour pallier cette discrimination par rapport aux garçons, l'administration de la protection judiciaire de la jeunesse et l'administration pénitentiaire ont décidé, début 2010, de regrouper les jeunes filles par groupe de six minimum sur des lieux restreints de détention, quitte à les éloigner de leur famille: six places sont réservées aux filles dans l'EPM de Quièvrechain (proche de Lille) et une dizaine de places leur sont attribuées au centre pénitentiaire des Baumettes (proche de Marseille).

Autre son de cloche, résolument optimiste: Var Matin, daté du 12 mai, donne la parole à Hervé Poulain, directeur du Centre éducatif fermé de Brignoles. Ouverte en février 2007, la structure a déjà accueilli 67 jeunes et fait partie des 38 existantes sur le territoire national.  Pour le directeur d'établissement, le centre est une alternative à l'incarcération des mineurs et fait ses preuves en terme de réinsertion. "Dans les rares cas de violence recensés, des plaintes sont d'office déposées auprès de la gendarmerie, avec laquelle nous entretenons des liens étroits. De même, toute fugue implique un retour à l'incarcération". Hervé Poulain estime à 70% le taux de réussite de l'établissement, la réinsertion du jeune se concrétisant par deux voies potentielles: l'insertion professionnelle, facilitée par des partenariats avec la Mission locale ou le Pôle emploi, ou le retour temporaire dans le cercle familial. "Il est aussi de notre compétence de renouer et maintenir ces liens familiaux ou de les reconstituer s'ils sont inexistants", fait-il valoir.

 

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