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Education à la sexualité: l'IGAS liste les difficultés non résolues

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice, Orientation le dimanche 07 février 2010.

"La prévention des grossesses non désirées, notamment pour les plus jeunes suppose de développer partout et de manière renouvelée les actions d’information sur la contraception, d’engager les priorités sur l’éducation à la sexualité, tout en sachant que ces actions n’ont pas un effet mécanique sur la maitrise de la fécondité. Déjà difficiles à mettre en oeuvre dans les établissements scolaires (…) ces politiques d’information et d’éducation à la sexualité sont encore plus délicates à organiser en dehors du système éducatif et dans les cursus spécifiques, comme par exemple les centres de formation d’apprentis." C'est le résumé d'un des chapitres du rapport de l'IGAS sur "L'évaluation des politiques de prévention des grossesses non désirées et de prise en charge des interruptions volontaires de grossesse suite à la loi du 4 juillet 2001", téléchargeable sur le site de la Documentation française.

En ce qui concerne le système scolaire, "certaines régions se sont particulièrement investies en matière d’éducation à la sexualité", mais "au total, il semble que l’obligation légale soit très inégalement et partiellement appliquée" et que les initiatives se heurtent à "d’importantes difficultés matérielles", d'autant que "le coût des interventions n’est pas intégré dans les prévisions budgétaires" et que les compétences ne sont pas clairement réparties entre Education nationale, conseils généraux et régionaux, assurance maladie,…

Pour les jeunes en formation professionnelle, l'alternance entre établissement et milieu professionnel "ne facilite pas l’organisation de séances d’information sur ces questions". Quant aux jeunes relevant de la protection judiciaire de la jeunesse, ils ne peuvent avoir recours à l'équivalent de la médecine scolaire; les 70 infirmières "n’ont pas compétence pour distribuer la contraception d’urgence" et les réponses apportées aux jeunes varient "en fonction de la capacité et de l’initiative propres des éducateurs" qui "se heurtent parfois à l’indifférence, voire à l’hostilité de leurs collègues ou de leur hiérarchie".

L'IGAS s'inquiète également du développement d’actions dans des lieux extrascolaires, tels que missions locales, espaces santé jeunes, points écoutes, foyers de jeunes travailleurs ou maison des adolescents, voire "espace de convivialité dans une galerie marchande", mais estime qu'il convient d' "éviter les dérives auxquelles on assiste trop souvent d’initiatives spontanées qui ajoutent des réponses de bric et de broc à des problèmes qui justifieraient l’implication de professionnels compétents dont on ignore l’existence ou qu’on ne sait pas mobiliser. Comme tous jeunes, ils sont confrontés aux questions de la virginité, de la reconstitution d’hymen, de l’homosexualité, de la violence… problèmes difficiles que le traitement en dehors du cadre scolaire strict doit conduire à aborder avec professionnalisme."

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