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Publication du guide sur "la protection des mineurs face aux dérives sectaires": zoom sur l’éducation.

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice le samedi 16 octobre 2010.

La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Milviludes) a publié jeudi 14 octobre un nouveau guide sur "la protection des mineurs" contre les sectes, à destination des professionnels de la santé, de la justice, de l’éducation, et plus largement les citoyens.

Devoir d’ingérence. Si 66% des français considèrent les sectes comme une menace pour la démocratie, peu d’éducateurs ou de spécialistes de l’enfance sont formés à reconnaître ce qui relève de la "souffrance psychique". Selon Georges Fenech, président de la Miviludes, il serait nécessaire de "briser l’omerta". Pénétrer dans la sphère familiale en cas de doute relèverait d’un "devoir d’ingérence" des autorités.

Selon ce guide, plus de 50 000 enfants seraient, en France, touchés par des mouvements sectaires. Parmi eux, plus de 5 000 vivraient dans des structures complètement fermées, sans accès à la société.

La loi du 5 mars 2007 oblige les enfants instruits à domicile à l’être dans leur lieu d’habitation. Dans le cadre de l’instruction à domicile, la  Milviludes rappelle que même si elles ne sont "en rien synonyme de dérives sectaires", l’attention de l’inspection d’académie doit se centrer sur les "écoles de fait" regroupant dans un même lieu plusieurs enfants censés être instruits à la maison.

Au sein des établissements scolaires, les enseignants et le personnel encadrant sont appelés à être "particulièrement attentifs à l’absentéisme et à la déscolarisation de leurs élèves". Le guide pointe certains comportements peuvant être un signe fort de l’emprise d’une secte sur un enfant : en cours de Sciences de la vie ou en Histoire, le comportement de l’élève peut "constituer une alerte qu’il convient de ne pas négliger"; l’éveil à la citoyenneté et à l’autonomie sont également des moments où doit jouer la prévention. L’inspection d’académie doit, de plus, surveiller de près l’évolution scolaire des mineurs, tant sur ses connaissances que sur ses "compétences sociales et civiques ainsi que l’autonomie et l’initiative".

Miviludes rappelle enfin qu’il est particulièrement important d’encadrer le soutien scolaire ainsi que les associations intervenant dans les établissements dans le cadre périscolaire.

L’indispensable formation. Dans le cadre de la cellule chargée de la prévention des phénomènes sectaires dans l’éducation (CPPS), créée en 2002 et dirigée par l’inspection générale de l’éducation nationale, un plan de formation consacré à "la prévention et au traitement des dérives sectaires impliquant un public scolaire", a été mise en place en direction des personnels d’encadrement de l’Education nationale. Le ministère serait entré en contact avec les deux principales associations de parents d’élèves, la FCPE et la PEEP, pour communiquer sur ce sujet. D'autres stages concernent l’éducation populaire, note le guide.

L'ensemble de ces initiatives devrait, à terme, permettre de mieux protéger les mineurs, alors même que très peu de cas remonteraient jusqu’à l’administration judiciaire. Selon Philippe-Pierre Cabourdin, directeur de la protection judiciaire de la jeunesse, "dans la plupart des cas, on sait reconnaitre la maltraitance ou la souffrance mais plus rarement son lien avec une emprise sectaire".

 

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