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Un passeport “Educ Droit“ expérimenté dans 5 académies pour les élèves de 3ème à la rentrée

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice le lundi 18 juillet 2022.

Pap Ndiaye a annoncé ce 18 juillet la mise en place de l'expérimentation d'un passeport d'éducation au droit, sur le modèle du pass “éducfi“ (éducation à la finance, ndlr) qui sera expérimenté dès la rentrée prochaine pour des élèves de 3ème dans cinq académies avant une éventuelle généralisation en 2023 ou 2024. Il s'agit d'un “module resseré qui permet l'intervention de professionnels, de magistrats ou d'avocats, ou éventuellement de visites de terrain dans une salle d'audience, ou chez la défenseur des droits“ notamment pour “faire découvrir l'importance des questions de droit dans la vie citoyenne“.

“Il faut démystifier le rapport justice/citoyens, donner aux élèves un accès plus direct, plus ‘physique‘ au droit, par exemple avec la visite de tribunaux“. “L'EMC est le parent pauvre de l'Histoire-Géographie“. “On ne connaît pas de juges, on ne connaît pas de magistrats dans la vie de tous les jours“. C'est à travers les mots de 15 citoyens, invités à échanger sur le thème de l'éducation dans le cadre des Etats généraux de la justice, qu'ont été abordées les thématiques de l'accès au droit pour les mineurs, l'incarnation de l'enseignement du droit, l'âge de la sensibilisation à l'école... et que les ministères de l'Education nationale et de la justice entendent désormais traiter de concert.

Un partenariat qu'Eric Dupont-Moretti juge nécessaire pour “mieux enseigner la justice, et l'enseigner davantage“, alors que le droit subit un “déficit d'information“ quant à son fonctionnement. Soulignant l'importance d'un “enseignement des grands principes“, il a rappelé la loi du 22 décembre 2021 sur la confiance dans l'institution judiciaire qui permet de filmer des audiences et d'avoir “de la pédagogie“ en la matière. Le garde des Sceaux a également évoqué la possibilité, actuellement en discussion et dans le cadre du “passeport educ droit“, de mettre à disposition de l'Education nationale des jeunes avocats ou magistrats dans les classes pour qu'ils racontent leurs métiers. Cette découverte des métiers du droit, Pap Ndiaye l'envisage de même avec la demi-journée mensuelle qui verra le jour pour les élèves de 5ème à la rentrée prochaine.

Les programmes d'EMC, qui jouent traditionnellement le rôle d'éducation au droit, sont pour lui “assez consistants“, mais le ministre de l'Education nationale avoue qu'ils ne sont “pas très pratiques, pas palpables“. S'il considère qu'il n'est pas forcément opportun d'avoir des juristes professionnels pour transmettre cet enseignement, il indique qu'il faut regarder la réalité de l'EMC au-delà des programmes et que celle-ci est “parfois la variable d'ajustement“ et “pas toujours au niveau de ce que nous préconisons“.

Il ajoute cependant veiller à ce que le poids hebdomadaire des apprentissages d'un collégien ne soit pas trop lourd. Il estime qu'il n'est d'ailleurs pas seulement question de l'apprentissage des valeurs (le “catéchisme républicain“) mais de faire comprendre quelles sont les finalités du droit. Un droit qui doit être approprié par l'élève, et qui ne sert pas uniquement à sanctionner, une justice en somme “plus positive“ qui est là pour aider les citoyens.

Interrogé par ToutEduc, Pap Ndiaye évoque un “beau projet citoyen et politique“. Il considère que ce qui est “faisable“ est de montrer aux élèves “à quel point le droit n'est pas abstrait ou simplement réservé à quelques personnes“ mais utile pour la vie citoyenne, afin qu'il soit mieux saisi, plus familier, car il est “indispensable si l'on veut exercer ses droits, tout simplement d'avoir une connaissance des institutions de justice, du droit en général“.

Le ministre de l'Education nationale a enfin évoqué l'ouverture de la palette des stages de 3ème aux secteurs juridiques, ainsi que l'éducation au numérique (haine en ligne, cyberharcèlement), qu'il souhaite voir renforcée.

A noter que les éléments de réflexion qui ont été portés durant les consultations et rapports (dont le rapport Sauvé, ndlr) faisant suite aux états généraux de la justice, doivent faire l'objet de propositions supplémentaires qui seront soumises en septembre, annonce le ministre de la justice.

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