Trop de mineurs en détention (syndicats, ligue des droits de l'Homme, Observatoire)
Paru dans Justice le jeudi 22 juin 2017.
"Au 1er juin 2017, 851 mineur.e.s étaient détenu.e.s en France", un chiffre qui n'avait pas été atteint depuis 15 ans, qui a augmenté de 16 % en moins d'un an, et une situation que dénoncent dans un communiqué commun la Ligue des droits de l'Homme, l'Observatoire international des prisons, le SNPES-PJJ-FSU, la CGT-PJJ, le syndicats de la magistrature, le syndicat des avocats de France. Cette hausse est due à "un recours de plus en plus fréquent à la détention provisoire, et à des condamnations à des peines de plus en plus longues" alors que, estiment les signataires, "les effets destructeurs de l’incarcération (...) sont décuplés pour les jeunes", ce dont témoigne le taux de "recondamnation", qui est "de l’ordre de 70 %" pour les mineur.e.s "dans les cinq ans suivant la détention".
Facteurs aggravants, pour faire face à cet afflux, l'administration est obligée d'organiser des transferts, "éloignant parfois encore davantage l'adolescent.e du lieu de vie de ses parents ou/et de son service éducatif de référence" et sans respecter le principe de l’encellulement individuel.
Les signataires en appellent à la ministre de la Justice qui "doit se saisir de cette situation en urgence", donner à la Protection judiciaire de la jeunesse des moyens supplémentaires et "remettre en cause les dispositions sécuritaires qui engendrent cette sur-incarcération".