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Déradicalisation : le CPDSI et Dounia Bouzar refusent le renouvellement de leur convention

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice le vendredi 12 février 2016.

LE CPDSI (centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam) refuse le renouvellement tacite de son mandat et "l'octroi des 595 300 euros prévu pour une deuxième année (d’avril 2016 à avril 2017)" de fonctionnement, a-t-il annoncé hier 11 février, après l'adoption par l'Assemblée nationale du projet de loi relatif à la déchéance de nationalité, laquelle crée "un contexte politique défavorable à l’entreprise pédagogique et scientifique pour prévenir la radicalisation".

L'association rappelle, dans son communiqué, que Dounia Bouzar avait été contactée par le Comité interministériel de prévention de la délinquance "afin de construire les premières analyses du phénomène émergent et de proposer une expérimentation de soutien et d’aide aux familles en détresse". Un appel d’offre avait été publié auquel le CPDSI a été le seul à répondre. Il a été missionné "pour 12 mois d’expérimentation", d’avril 2015 à avril 2016. Il a suivi "plus de 1000 jeunes signalés comme radicalisés par le Numéro Vert". Il a montré que "le djihadisme violent avait développé une spécificité de discours et d’outils pour atteindre non plus uniquement des jeunes fragiles socialement, familialement et en crise identitaire, mais des adolescents ou jeunes majeurs (...) de toutes les classes sociales, de toutes origines".  Il ne touche donc pas "que des jeunes de banlieues, immigrés et musulmans" et "faire croire aux Français que la déchéance de nationalité sera un symbole pour lutter contre Daesh est une réponse déconnectée de la réalité" avec un risque d' "essentialisation de l’islam" alors que "c’est pour lutter contre l’amalgame entre musulmans et radicaux" qu'avaient été conçus les indicateurs d’alerte, "qui reposent sur des comportements de rupture et non pas sur la pratique ou l’apparence religieuse".

Le CPDSI "estime avoir rempli sa mission" et il constate que les professionnels de terrain sont en train de s'approprier les outils de prévention et de déradicalisation qu'il a élaborés. Il va "finir d’accompagner tous ces professionnels afin que le maillage territorial mis en place par le ministère de l’Intérieur soit complètement outillé et opérationnel". Quant à Dounia Bouzar, elle va construire "une école de déradicalisation", afin que "le plus de citoyens possibles - étudiants ou professionnels - , puissent se former et se perfectionner sur le sujet".

Le communiqué ici, l'activité du CPDSI ici

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