Un accès gratuit pour les jeunes à des consultations de psychologues cliniciens (F. Hollande)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice le mardi 29 novembre 2016.
Le président de la République a détaillé, ce 29 novembre, son "plan d'action en faveur du bien être et de la santé des jeunes", tandis que Najat Vallaud-Belkacem et Marisol Touraine ont signé une convention cadre qui complète celle que l'Education nationale avait déjà passée au mois de juin avec l'association des maisons des adolescents. Elles devront être déclinées "dans les territoires entre agence régionale de santé, rectorat, maisons des adolescents et leurs partenaires, autour d'actions concrètes". François Hollande estime que cette convention "va changer considérablement les relations" entre le monde de l'éducation et le monde de la santé. Il évoque d'ailleurs la constitution de "cellules de veille" dans les collèges et lycées dans lesquelles pourront intervenir des spécialistes.
Il intervenait après que la pédopsychiatre Marie-Rose Moro et l'inspecteur d'académie Jean-Louis Brison lui eurent remis leur rapport sur "Bien-être et santé des jeunes". Ils estiment notamment que les 11-21 ans devraient pouvoir télécharger "une appli géolocalisée" qui leur permette de voir de quelles ressources ils disposent dans leur environnement, une proposition que retient le président qui parle d'un "portail à destination des jeunes" afin qu'ils puissent "saisir librement" les professionnels en fonction de leurs besoins. Un "Pass santé jeunes" donnera aux jeunes, après consultation d'un médecin "formé pour l'évaluation de la souffrance psychique", l'accès gratuit à des consultations auprès d'un psychologue clinicien "dans la limite de 10 séances". La mesure a un caractère expérimental, et est inscrite dans le PLFSS (projet de loi de finances de la sécurité sociale), précise le président. Elle pourra donc être lancée, dès le début de l'année prochaine, sur les académies de Nancy-Metz, Nantes et Versailles.
Une cellule d'écoute et d'aide pour les personnels des lycées et collèges
Marie-Rose Moro et Jean-Louis Brison insistent sur la formation initiale et continue "de tous les personnels de l'Education nationale", mais aussi des agents de service, ce qui suppose des conventions entre les maisons des adolescents et les collectivités. Pour le président, les enseignants apprennent à enseigner dans les Espé (écoles supérieures du professorat et de l'éducation), mais ils doivent aussi être "formés à ce qu'ils peuvent rencontrer dans les établissements où ils seront affectés". Et il ajoute qu'il en va "de même pour les professionnels de santé dans le cadre de leur formation".
Autre annonce, la mise en place "pour les professionnels des établissements scolaires du second degré rencontrant des jeunes en difficulté" d'une cellule "d'écoute et d'aide interactive, téléphonique ou par le web", sur le modèle du dispositif parisien "Fil' Harmonie". Le dispositif sera installé dans les "trois académies expérimentales du plan d'action". Le rapport demandait la création du corps des psychologues de l'Education nationale, et le président confirme que le premier concours de recrutement aura lieu au printemps, et dit l'importance qu'il y attache. Les deux rapporteurs demandent aussi un renforcement de la médecine scolaire. François Hollande souligne que médecins et infirmier.e.s ont "une fonction essentielle dans les établissements". Il était donc "très important que le gouvernement puisse mettre davantage de moyens sur la médecine scolaire", mais aussi que soient resserré les liens "entre médecine scolaire et médecine de ville".
Le président a encore donné raison à Marie-Rose Moro qui dénonçait la chute du nombre des pédopsychiatres, près de 50 % des postes hospitaliers ayant disparu entre 2007 et 2014. Pour lui, "chaque région doit être dotée de ressources solides en psychiatrie infanto-juvénile", et sans évoquer explicitement la création d'un "Institut national de la santé des jeunes" comme le souhaite le rapport, le plan d'action parle d' "une organisation des capacités de recherche mobilisant outre la psychiatrie de l'adolescent, l'épidémiologie, les neurosciences et les sciences humaines".
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