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Assemblée nationale : les députés demandent "un plan de rattrapage" pour le 93

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Justice le jeudi 07 février 2019.

Un débat sur l’action de l’État dans l’exercice de ses missions régaliennes en Seine-Saint-Denis était organisé  le 5 février à l’Assemblée nationale, après la remise du rapport en mai dernier de Rodrigue Kokouendo (LREM) etBruno Cornut Gentille (LR), lequel a insisté sur le fait que "tous les élus sont d’accord pour un plan de rattrapage du département" et qu’il ne s’agissait pas d’une démarche partisane, "le 93 a moins de service public que les autres ; c’est une problématique globale que ce traitement inégalitaire". R. Kokuendo a notamment rappelé que "64 % des enseignants affectés sont des néo-titulaires contre 27% au niveau national". En matière de justice, le taux de rotation annuelle d’un tiers des magistrats est lui aussi largement au desssus de la moyenne nationale.

L’ensemble des députés est venu ensuite réitérer la demande de rattrapage, avec des mots et des statistiques reflétant ses propres centres d’intérêt. Alain Ramadier (LR), relève que pour les tribunaux pour enfants, la signification des jugements vient un an ou deux ans après la décision. Pour les écoles, le député révoque "le départ des profs expérimentés". Selon lui, "le dédoublement des classes de CP apporte un plus mais ça veut dire des locaux et des efforts des collectivités derrière" et "tous ces efforts seront vains" s’ils ne sont pas accompagnés par l’État. Pour J.-C. Lagarde (UDI), " l'État doit rendre attractif le département à ses meilleurs serviteurs" et les enseignants particulièrement. Il ajoute : les sous-effectifs sont inacceptables pour la population de la Seine-Saint-Denis. Ses habitants sont abandonnés par la république. L’État doit donner au département des moyens à la hauteur des enjeux".

Clémentine Autain (LFI) rappelle que "le moins doté des établissements scolaires parisiens est mieux doté que l’établissement le mieux doté de la Seine- Saint-Denis. C’est un choix politique que vous avez aggravé. Nous exigeons l’égalité donc un plan de rattrapage" lance t-elle à l’adresse des ministres présents, dont Jean-Michel Blanquer.

Stéphane Peu (GDR) revient sur l'unanimité des bancs de l'Assemblée qui a accompagné la remise du rapport, et alors que la rédaction en a été confiée à des députés extérieurs au département. Selon lui, c'est un "sujet posé à la nation tout entière. Aucune politique dérogatoire ne peut compenser les missions régaliennes de l’Etat. George Pau-Langevin (PS) demande "quelle politique pour la réussite éducative" le Gouvernement propose. 

Le ministre de l'Education nationale récuse l'idée qu'il y a aurait moins de moyens humains : "ce n’est pas vrai" assène t-il.  "Le problème c’est l’instabilté des personnels et des équipes : les primes Rep+ dvraient permettre d'y remédier ainsi que la politique qualitative des ressources humaines,  en veillant par exemple à la proportion hommes/femmes dans les établissements,  ou encore le logement. Pour le ministre "il faut aussi faire évoluer nos règles d’affectation et de carrières".

J.-C. Lagarde revient sur la scolarisation dès 3 ans, et pose la question des enfants allophones ; parfois ils sont un tiers de l'établissement, sont de la même communauté et ne parlent  que leur langue à l’école. Quelle idée de l’école peuvent-ils dès lors en avoir ?" Lorsque j'étais maire, j’apprenais à lire aux parents ; il y a des écoles où il faut mettre des profs de français-langue étrangère". J-M Blanquer confirme et évoque les efforts faits "pour accueillir des  enfants allophones en maternelle". En ce qui concerne les remplacements, il évoque "des moyens supérieurs à la moyenne nationale". Mais pourquoi y a-t-il dans tel établissement 7 fois plus d'absentéisme?  "Les enjeux sont plus qualitatifs que quantitatifs."

Marie-George Buffet (GDR) s'inquiète des conditions inégales de la pratique du sport en comparant "les 16 équipements sportifs pour 10 000 habitants dans le 93 quand la moyenne nationale est de 46 équipements pour 10 000 habitants".  Le savoir nager est pris en charge par l'Education nationale, "alors pourquoi ne financeriez vous pas les maîtres nageur ?" lance t-elle au ministre qui lui répond que Roxana Maracineanu, la ministre des sports, développe des projets sur le "savoir nager", que 50 % des élèves de Seine-Saint-Denis ne savent pas nager mais qu'il s'agit d'une "stratégie très reliée aux jeux olympiques".

Michel Delachair

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