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"A plusieurs on est forts contre le harcèlement" - journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire (7 novembre)

Paru dans Scolaire, Justice le jeudi 07 novembre 2019.

Cette année, selon Jean-Michel Blanquer, "la campagne de sensibilisation dénonce les phénomènes de groupe qui sont souvent à l’origine du harcèlement. Pour lutter contre un phénomène de groupe, il faut jouer collectif, jouer solidaire." Ces propos ont été tenus lors de l’événement institutionnel de cette journée qui se déroulait à la cité scolaire Chaptal du huitième arrondissement de Paris en présence de Brigitte Macron et d’Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance).

Le ministre a profité de sa présence pour rappeler le soutien que la première dame apporte à cette cause. "Elle est toujours fidèle au poste." En effet, elle avait été présente à l’occasion de la sixième édition du prix "non au harcèlement" le 3 juin dernier. Lors de cette cérémonie, avaient été annoncées dix nouvelles mesures pour lutter contre le harcèlement scolaire ainsi que les chiffres officiels (ici). Le 4 juillet 2019, dans le cadre du G7 de l’éducation de Paris, elle avait tenu un discours de soutien à la lutte contre le harcèlement scolaire. La dimension internationale de cette cause est évidente pour la première dame et le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.

Pour le ministre, "il faut travailler avec les plateformes internationales, échanger sur les bonnes pratiques avec les autres pays et arriver à une coalition mondiale sur le thème. C’est la raison pour laquelle, il y aura une conférence internationale à l’UNESCO en 2020. Ce n’est pas une lutte d’un seul jour. La France veut être à la pointe de cette lutte." De son côté, Brigitte Macron en veut "un peu aux réseaux sociaux", elle voudrait que les parents des harceleurs s’engagent et "une meilleure sensibilisation dès le primaire pour faire passer un message de tolérance et de bienveillance".

Le harcèlement au quotidien

Afin de mettre en évidence les nombreux thèmes que le harcèlement scolaire met en jeu, des jeunes de l’Ile de France ont pu présenter à la cité scolaire Chaptal leurs travaux de réflexion et d’éloquence en mettant en avant l’homophobie, le suicide, le chantage aux devoirs, les agressions sur le physique et sur toutes les formes de différence…

Quelques ambassadeurs dont le rôle avait été défini dans les mesures de juin 2019 ont eu aussi la possibilité de s’exprimer vis-à-vis des formations que l’on leur a données depuis la rentrée. Ces formations sont sans doute nécessaires. Clémentine (déléguée de classe en 4ème à Chaptal) dit : "le harcèlement, je ne sais pas exactement ce que c’est. Je sais que certains élèves sont victimes de moqueries. Ça ne fait pas toujours rire. On est seulement des enfants. En tant que déléguée, les camarades viennent me voir. Les CPE nous aident. Il faut en parler aux adultes surtout ceux de l’école. Quelquefois, les parents réagissent mal."

Par rapport à ces formations, les services de police sont impliqués. Un représentant du huitième arrondissement de ces services de police qui intervient dans les classes depuis cinq ans sur le harcèlement le souligne : "On nous demande beaucoup. J’interviens de la maternelle jusqu’au lycée. Nous sommes acceptés dans toutes les écoles de l’arrondissement. Plus on monte dans les classes, plus cela devient grave. Quand on commence tôt, on fait de la prévention. C’est important parce que les élèves confondent racket, harcèlement ou chantage. Il faut leur dire qui sont les personnes qui peuvent les aider : les infirmières scolaires ou les CPE. Il faut leur expliquer la loi." A ce propos, le ministre rappelle qu’ "une scolarité sans harcèlement est inscrite dans la loi."

La communication pour la lutte contre le harcèlement scolaire

Comme le dit Brigitte Macron, "on en parle beaucoup, c’est bien !" Justement, pour Adrien Taquet, "il faut libérer la parole des enfants, et cela va bien au-delà du harcèlement. Il faut croire, écouter recueillir la parole des enfants. Le silence peut enfermer. Il tue peu à peu. C’est une mort sociale ! Les jeunes ambassadeurs (10 000 à ce jour) ont ici un rôle essentiel."

Et comme la vidéo est le vecteur préféré des jeunes, un mini-film a été réalisé avec des jeunes pour le prouver : ici. Il sera diffusé gratuitement sur toutes les grandes chaînes françaises. Et comme il faut que le sujet soit mis en avant par les personnes que les jeunes admirent le plus les footballeuses et footballeurs de l’équipe de France ont également donné leur soutien en vidéo (ici).

Hélène Cénat

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