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Violences faites aux enfants et développement psychologique : E. Gentaz s'inquiète de la crédibilité des mesures proposées (revue ANAE)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Justice le lundi 15 mars 2021.

"Les enfants et les adolescents des années 2020 sont-ils bien traités par les adultes ?" C'est la question que pose Edouard Gentaz dans le prochain numéro, à paraître, de la revue ANAE. Le psychologue (CNRS, U. de Genève), habituellement davantage centré sur le développement cognitif et sur les approches neuropsychologiques des apprentissages y plaide pour un véritable "droit supérieur des enfants" alors que les services de police ou de gendarmerie ont enregistré une augmentation des violences intrafamiliales, dont le nombre est passé de 119 000 cas en 2019 à 131 200 cas en 2020, dont 12 283 viols sur des mineur·e·s.

Il ajoute que ces données sont largement sous-estimées et que, selon certaines enquêtes, 5 à 10 % des Français ont été victimes de violences sexuelles dans l’enfance. "Ces données terrifiantes nous conduisent à répondre que les enfants et les adolescent·e·s des années 2020 sont trop maltraité·e·s par les adultes." Or les violences, de toutes natures, "ont des effets délétères à long terme sur la qualité de leur développement psychologique".

Le chercheur met en cause l'excuse du consentement que font souvent valoir les auteurs : "Compte tenu de son niveau de développement cognitif, affectif et social, un·e mineur·e ne dispose jamais de la pleine capacité de discernement pour consentir de manière éclairée à une relation avec un adulte." Il espère que "la pression sociale et culturelle" permettra d’en finir avec l'impunité et attend des politiques des propositions "fortes et crédibles". Mais "proposer deux rendez-vous de dépistage et de prévention des violences sexuelles et de l’inceste, un en primaire, l’autre au collège, comme l’envisage aujourd’hui Emmanuel Macron, semble impossible avec les ressources disponibles actuellement sur le terrain, à savoir 1 000 médecins scolaires (avec 400 postes vacants) et 7 700 infirmier·e·s pour 12,4 millions d’élèves !". Il ajoute que "la loi de protection de l’enfance de 2007 préconisait déjà une surveillance des âges clefs (6, 9, 12 et 15 ans), ce qui n’a vraiment jamais été conduit".

Il rappelle aussi que la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant a introduit la notion d' "intérêt supérieur de l’enfant" et que cet instrument juridique "fonde une obligation des instances et organisations publiques ou privées d’examiner si ce critère est rempli au moment où une décision doit être prise à l’égard d’un enfant".

Le site de l'ANAE ici

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