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SNALC et SNUIPP vent debout face au projet d'école expérimental à Marseille

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice, Orientation le vendredi 03 septembre 2021.

C'est une annonce “inadmissible“ pour le SNALC. L'annonce du Président de la République le 2 septembre d'un projet expérimental dans 50 écoles de Marseille passe mal pour le syndicat des professeurs du 2nd degré.

Emmanuel Macron, dans son discours “Marseille en Grand“ a évoqué l'idée d' "un laboratoire de liberté et de moyens“ ainsi que son souhait de pouvoir “innover et mettre en place (..) une méthode radicalement nouvelle pour l'éducation de nos enfants, inventer ici l'école du futur“. Selon lui, “il faut qu'on ait des directeurs d'école à qui on permet d'avoir un peu plus d'encadrement. Il faut que ces directeurs d'école puissent choisir l'équipe pédagogique.“

Ce “laboratoire“ comprendrait un projet pédagogique adapté aux élèves, serait doté de moyens supplémentaires quand il y a beaucoup d'élèves allophones, adapterait les rythmes scolaires, et penserait le temps sportif, culturel à côté de l'école. Le président a indiqué que l' équipe ne serait pas seulement faite d'enseignants. il souhaite leur voir donné le pouvoir de "choisir les enseignants et d'être sûr qu'ils sont motivés et qu'ils adhèrent au projet, et de pouvoir y associer des acteurs extra-scolaires qui partagent l'objectif". Selon lui, “cette école-là n'existe pas en France aujourd'hui“

Pour le SNALC, cette “mesure qui sort de nulle part est à la fois inquiétante et inadaptée aux besoins“, ne “répond en rien aux difficultés rencontrées sur le terrain“ et, déjà testée, se veut même “inopérante“ avec “beaucoup de postes (qui) restaient d’ailleurs sans candidatures“. Le syndicat y voit de plus “un moyen d’expérimenter un pouvoir hiérarchique du directeur d’école“ alors que la loi Rilhac devrait revenir en deuxième lecture à l'Assemblée nationale.

Emmanuel Macron a ensuite précisé vouloir que ces 50 écoles soient choisies "avec les élus, les familles, les parents d'élèves, les associations et évidemment nos enseignants, qu'on les définisse dans les tous prochains mois et qu'on puisse lancer projet dans les premières écoles où on pourra donc repenser les projets d'apprentissages, les rythmes scolaires, les récréations, la durée des cours, la façon d'enseigner, qu'on puisse commencer dès la rentrée 2022-2023, et évaluer ensuite ces résultats, et si ils sont concluants les généraliser“.

Le SNUIPP-FSU parle de son côté d'une “provocation“ et de “mesure explosive et largement rejetée par la profession“ concernant ce qu'il appelle une “dérégulation de l’école“ teintée de “refrains libéraux“. Pour le syndicat majoritaire du 1er degré, le président de la République entend “dénaturer profondément le fonctionnement actuel de l’école publique“.

Il considère au contraire que l'école nécessite des effectifs réduits dans toutes les classes, des personnels spécialisés de Rased, des équipes pluri-professionelles renforcées, ainsi qu'une formation de qualité. Pour fonctionner, il souhaite que les tâches des directrices et directeurs soient allégées et recentrées sur l’animation et la coordination de l’équipe pédagogique, avec davantage d’aide administrative et de temps de décharge. Le syndicat dénonce une annonce présidentielle “opportuniste“ à quelques mois du début de la campagne présidentielle de 2022.

Emmanuel Macron a également souhaité “que dès la rentrée 2022 on ait 10 micro-collèges et 10 micro lycées qui s'installent à Marseille dans les quartiers les plus en difficulté, où on a nos décrocheurs très jeunes, et qu'on puisse avoir la réponse éducative qui convient“. Il a ajouté que, dans le continuité des annonces faisant suites au Grenelle de l'Education, “on doit continuer de mieux rémunérer“ les enseignants.

De plus, selon lui, “Il nous faut aussi tisser ce moment entre l'école primaire et le collège qui est souvent celui où les enfants décrochent. Le passage de CM2 à sixième, c'est terrible, c'est très dur, donc il faut qu'on puisse avoir des professeurs qui sont les référents qui vont les accompagner, et penser cette période qui va du CM1 à la 5ème“.

La sécurité a également été mise en avant par le président de la République, déclarant qu' “on ne doit pas négliger ce qui il y au-delà du bâtiment, d'abord la sécurité aux abords de l'école". Il souhaite privilégier les écoles dans le plan caméra qu'il propose, et ce après avoir “entendu trop de parents d'élèves et d'enseignants (lui) dire qu'ils avaient peur au moments des entrées et des sorties“.

Emmanuel Macron, présentant son plan d'aide à la ville, a déclarer vouloir “faire plus“ pour Marseille, car “faire plus, c'est acter que 174 écoles de la ville sont dans un état de délabrement tel que l'apprentissage y est devenu impossible. Il n'y a pas d'autre territoire de la République où il y a une telle concentration de difficultés sur le bâti scolaire“, ajoutant que “ce problème il est bâtimentaire mais il est aussi de fonctionnement. Vous avez un problème avec vos personnels municipaux et vous avez trop de grèves.“

Au regard de ce constat, le président indique vouloir “créer une société ad hoc, dont monsieur le maire aura la présidence, elle sera sous le pilotage de l'Etat (..). Je veux qu'on puisse la mettre en place d'ici la fin de l'année. (..) Son objet sera la réhabilitation et la reconstruction des écoles identifiées avec la Ville comme étant les plus délabrées, en veillant à proposer des locaux modulables adaptées aux pratiques sportives, artistiques, aux innovations pédagogiques (...). On va créer cette société dans laquelle on va investir (...). On y interviendra en subventions, en avance remboursable.."

Le communiqué du SNALC ici

Le communiqué du SNUIPP-FSU ici

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