La politique répressive fait grimper les chiffres de la délinquance des mineurs (JDJ)
Paru dans Justice le lundi 17 décembre 2012.
La délinquance de mineurs de plus en plus jeune augmente-t-elle ? font-ils preuve d'une violence croissante ? Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, revient sur ce lieu commun pour en proposer une analyse à partir du fonctionnement des acteurs du contrôle social (services de police et gendarmerie, transporteurs, établissements scolaires, certains serivces sociaux et agents de sécurité privée).
Son article, publié dans le Journal du droit des jeunes de novembre, propose une analyse de l'évolution de la délinquance des mineurs en France depuis les années 1970. "Pourquoi les mineurs se comporteraient-ils subitement de manière différente à partir d'une année précise (1993-94, ndlr) ?"
Il donne trois raisons à ce phénomène: la hausse de l'incrimination de certains comportements depuis le début des années 1990,"une forte injonction politique d'accentuer les poursuites pénales" et enfin, "l'évolution générale des mentalités" qui peut influer sur la décision de tout un chacun, lorsqu'il est confronté à un fait de délinquance juvénile, de saisir ou non les autorités. L'auteur poursuit par une analyse du contenu des actes délinquants depuis 1970, et évoque l'écart entre les poursuites policières et les condamnations prononcées par la justice, "qui confirme que la prétendue 'nouvelle délinquance des mineurs' est constituée essentiellementde faits peu graves".
Le Journal du droit des jeunes n°319 de novembre 2012 reprend plusieurs articles, dont celui-ci, à partir du dernier numéro de la Revue justice actualités de l'Ecole nationale de la magistrature.
L'éditorial de Jean-Luc Rongé, directeur de la publication, revient sur un fait divers touchant le CAOMIDA de Boissy-Saint-Léger. Il regrette que les travailleurs sociaux de France Terre d'Asile aient conduit au commissariat un jeune homme étranger se déclarant mineur et qui s'était présenté à leur porte.
Le n°319 du JDJ publie aussi une prise de position de Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny, sur l'adoption par un couple homosexuel, un article intitulé "Refonder la scolarité des enfants de deux ans?" de Frédéric Jésu, pédopsychiatre, et la première partie d'une réflexion sur les enjeux majeurs pour les enfants et l'école menée par Hubert Montagner, directeur de recherche à l'INSERM.
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