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Protection de l'enfance et maintien dans les familles : le journal du droit des jeunes ouvre le dossier

Paru dans Justice le jeudi 20 juin 2013.
Mots clés : JDJ

"Que se passerait-il si les hôpitaux finançaient les pompes funèbres ?" C'est avec cette comparaison que le Journal du droit des jeunes, dont le numéro de juin est consacré à la protection de l'enfance s'inquiète de la maltraitance que subissent certains enfants, en France et en Grande-Bretagne, de la part des institutions censées les protéger. Les services britanniques de protection de l’enfance consacrent une bonne part de leur budget aux services d’adoption et d’accueil plutôt qu'à aider les familles. "C’est comme si l’hôpital préférait payer le cercueil plutôt que l’opération."

Ce numéro intervient après la condamnation des parents de Marina, l'enfant qui leur avait été laissée et qu'ils ont tuée, et une mise au cause des services sociaux. Le magazine juridique se refuse toutefois à prendre parti pour ou contre les politiques "familialistes" de priorité au maintien dans les familles des enfants dont la protection est requise. Il invite "le monde professionnel français [à poursuivre] sa prise de distance avec les débats dogmatiques" pour "une meilleure compréhension des situations dramatiques mettant en question son action".

D'ailleurs, "faut-il mettre en place des actions en collaboration avec les parents rencontrant des difficultés pour l’entretien et l’éducation de leurs enfants (...), ou au contraire, protéger l’enfant d’un environnement familial qui le met en danger (...) ? (...) En fonction des époques, le législateur privilégie ainsi des logiques tantôt individualistes, tantôt familialistes (...) La question des finalités (...) se présente comme un débat de société, passionné et intarissable."

Peut-on d’ailleurs parler d'un "modèle français", et peut-on dire qu'il serait "familialiste" alors que tant d'obstacles "sont encore érigés pour compromettre les liens entre l’enfant confié à l’ASE et ses parents". Ne faut-il pas mettre "au défi les collectivités locales et les familles de coopérer sous la condition de l’écoute dans un relation démocratique". Car le danger serait de rester "dans une approche uniquement techniciste faite par des professionnels surplombants" alors que "l’aide à l’enfance coûtera toujours plus cher pour des résultats toujours plus décevants, voire négatifs, parce que désappropriant, ségrégatifs et stigmatisants" et que les sommes dépensées auraient pu être mieux utilisées au service des familles.

La situation au Royaume-Uni sert de repoussoir : "une aide à l’éducation - au sens le plus large du terme - des familles dites 'inadéquates' coûterait beaucoup moins cher aux contribuables que leur destruction. Les parents réellement et consciemment maltraitants, violeurs, tortionnaires, tueurs, existent et échappent longtemps à la prison parce que le système est concentré sur le retrait préventif des enfants plutôt que sur la recherche des criminels." Un couple de travailleurs sociaux a d'ailleurs monté une agence d’adoption ou d’accueil en 1994. Elle est aujourd’hui implantée dans 9 pays avec un chiffre d’affaire global de 167 millions d’euros. Elle touche une commission telle que le placement revient à 900 euros par semaine et par enfant, de quoi l'envoyer "en pension à Eton, le collège privé de la famille royale"! 

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