PJJ : pour l’intersyndicale, la mobilisation “n'est pas prête de s'arrêter“, un nouvel appel pour le 3 octobre
Paru dans Justice le vendredi 27 septembre 2024.
Le SNPES-PJJ-FSU, la CGT-PJJ, la CFDT Interco Justice et l'UNSA-SPJJ appellent de nouveau à la mobilisation le 3 octobre, ont-elles indiqué lors d'une conférence de presse commune vendredi 27 septembre.
Après la journée de grève du 19 septembre, jugée “réussie“ par les quatre organisations syndicales, la mobilisation qui dure depuis deux mois “n'est pas prête de s'arrêter“ fait valoir Vincent Fritsch, co-secrétaire du SNPES-PJJ-FSU.
Car au départ, il y a eu “la brutalité des annonces au milieu de l'été“, dénonce tout d'abord Béatrice Briout, qui ont vu la Direction de la Protection judiciaire de la jeunesse décider du non renouvellement de nombreux contractuels. Si les organisations syndicales ont estimé à environ 500 le nombre de contrats supprimés, elles déplorent de ne pas “avoir de cartographie, de repères exacts des personnels renouvelés et des postes vacants“, poursuit la secrétaire générale de l'UNSA-SPJJ, d'où leur revendication concernant l'accès à ces données au niveau national.
En octobre, le ministère de la justice a pourtant tenté de répondre à la crise en dégelant 3 millions d'euros pour reconduire certains contractuels jusqu'à la fin de l'année, mais selon les territoires les moyens attribués seraient très disparates : “dans le Grand Nord, 140 contrats ont été perdus en septembre, et ils en récupéreraient une vingtaine en octobre“ assure Vincent Fritsch, tandis que sa consoeure Marielle Hauchecorne fait valoir “100 gamins en attente en Bretagne, 100 mesures ordonnées par le juge qui ne peuvent pas être exercées faute de moyens humains. Le compte n'y est pas.“
Les organisations syndicales s'inquiètent également des conséquences de ces annonces, comme des éducateurs en milieu ouvert qui sont “sollicités pour absorber la charge de travail d'un autre service“, une dégradation des conditions de travail “mais surtout de la prise en charge des jeunes“, insiste Josselin Valdenaire de la CGT-PJJ pour qui il serait davantage question “de garderie plutôt que d'un travail éducatif“.
Il s'agirait ainsi d'organiser “une gestion de crise avec “la consigne implicite de faire tourner la boutique comme si de rien n'était“, s'émeut Béatrice Briout (UNSA-SPJJ), et ce “dans un contexte où la PJJ est à l'agonie un peu dans tous les secteurs“ explique Eric Achard. C'est pourquoi parmi leurs revendications, les organisations syndicales demandent des hausses budgétaires “fléchées sur les moyens humains“ (par exemple en abaissant les normes de prise en charge), et de ne plus passer par le recrutement de contractuels qui sont “devenus une variable d'ajustement“, poursuit le Secrétaire fédéral de la CFDT Interco Justice.
Un rapport de l'Inspection Générale de la Justice (IGJ) sur cette crise doit être rendu fin octobre. “Les choix auraient pu être différents. Dans les autres directions il n'a pas été touché à la masse salariale, estime Josselin Valdenaire (CGT-PJJ), la direction de la PJJ devra répondre de cette gestion qui est pour nous mauvaise“. En attendant, l'intersyndicale compte bien “se faire entendre“ et “maintenir la pression“ sur le (nouveau) gouvernement : “Il faut voir quand on sera reçu par le Garde des sceaux, et à combien il mesure cette priorité“ qu'est la PJJ, conclut Marielle Hauchecorne (SNPES-PJJ-FSU), comme l'avait souligné Didier Migaud à son arrivée.