“Crise majeure“ dans les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, un appel à la grève de 4 syndicats
Paru dans Justice le mercredi 14 août 2024.
La direction de la Protection Judiciaire de la Jeunesse “campe sur ses positions et n’entend rien de la colère qui monte dans les services", estime une intersyndicale de la PJJ qui appelle à la grève mercredi 14 août.
L'UNSA-PJJ, la CGT-PJJ, la CFDT-PJJ et le SNPES-PJJ/FSU alertent en effet sur la “crise majeure“ que traverse l'administration et fustigent “la décision incompréhensible et injustifiée (..) de ne pas renouveler plusieurs centaines de contrats au niveau national“.
Une “casse sociale sans précédent“
Reprenons le fil des événements. Au départ, il y a l'annonce, le 31 juillet, par la directrice nationale de la PJJ, d'un plan d'économies de 1,6 à 1,8 million d’euros, ce qui représenterait de 240 à 480 contrats de personnels, en raison “d'imprévus budgétaires“ (par exemple la prime JOP qui devait être abondée pour être finalement prise sur le budget 2024). Les organisations syndicales dénoncent alors une “variable d’ajustement“, un “manque d'anticipation“ et surtout “l’inefficience“ de l'institution dans la gestion des finances.
Face aux réactions ayant suivi ces annonces, les organisations syndicales sont reçues le 6 août au ministère de la Justice qui annonce le déblocage de 3 millions d’euros afin de permettre “le maintien des contrats nécessaires à l’exercice des missions et au bon fonctionnement des services“. Seulement, poursuivent-elles, “les personnels continuent de recevoir des notifications de non renouvellement de leur contrat et les directions territoriales et régionales (...) laissent entendre qu’il ne serait pas question de revenir sur (ce) plan social.“
Trois jours plus tard l’intersyndicale est reçue par Caroline Nisand (directrice de la PJJ) qui “refuse de modifier sa trajectoire et confirme son plan social, balayant du revers de la main les engagements pris par le ministère devant les représentants du personnel“. Les organisations UNSA, CGT et CFDT et FSU (SNPES) de la protection judiciaire de la jeunesse évoquent au final un discours “déconnecté de la réalité des terrains“ et “insupportable“ du fait que son objectif “n’a en réalité qu’un seul objectif : se soumettre à une politique d’austérité souhaitée par Bercy“. Elles demandent que les moyens accordés “soient immédiatement alloués au renouvellement des contrats nécessaires“ qui avaient déjà été validés par les directions inter-régionales (DIR) avant le 31 juillet.