Les victimes de violences sexuelles hors cadre familial sont surtout des mineures (SSMSI)
Paru dans Justice le jeudi 14 mars 2024.
“28 % des mis en cause (agresseurs présumés, ndlr) pour violence sexuelle hors cadre familial sont des mineurs“ calcule le SSMSI dans une note dédiée aux victimes recensées par les services de sécurité en 2023, et publiée début mars.
Globalement, indique le service statistique du ministère de l'intérieur, 83 456 victimes ont été enregistrées par les services de sécurité comme ayant subi des violences sexuelles en dehors du cadre familial ou conjugal au cours de l'année 2023, même si ce chiffre ne représente, précise-t-il, qu'une très faible partie du nombre réel des violences subies.
Près de 55 % de ces victimes sont mineures, dont 37 % ont moins de 15 ans, et 18 % ont entre 15 et 17 ans. 81 % des victimes de moins 18 ans sont des femmes. Au total, près de 37,9 % des victimes de violences sexuelles physiques (viol ou tentative de viol, agression sexuelle...), qui sont de loin les plus importantes (3 sur 4), ont moins de 15 ans, tandis que 18,3 % ont entre 15 et 17 ans. Pire, 57,7 % des victimes d'exploitation sexuelle enregistrées ont moins de 15 ans, un item concernant également 27,8 % des victimes de 15 à 17 ans.
Chez les filles, le nombre de victimes enregistrées pour infraction sexuelle par habitant “augmente très rapidement avec l’âge“, et ce jusqu’à 20 ans, puis “diminue également rapidement“. Ainsi 8 femmes âgées de 10 à 14 ans pour 1 000 habitantes du même âge ont été victimes d'un crime ou d'un délit à caractère sexuel commis hors cadre familial en 2023, le pic étant atteint entre 15 et 19 ans avec 8,8 victimes pour 1 000 habitantes (alors qu'il est de 1 pour mille entre 40 et 44 ans). Le taux maximal chez les garçons est atteint à l'âge de 10-14 ans avec 1,9 pour mille.
Par ailleurs, le SSMSI note que les taux de victimes de moins 15 ans par département sont tous en hausse sur la période 2022-2023 par rapport à ceux de la période 2016-2021. En 2022 et 2023 (les données sont cumulées), chez les moins de 15 ans le nombre de victimes par habitant est “maximal dans les unités urbaines de 10 000 à 50 000 habitants (entre 3,3 et 3,6 victimes pour 1 000 habitants), plus faible dans les zones rurales et les grandes unités urbaines de plus de 200 000 habitants (respectivement 2,3‰ et 2,5 ‰), le taux le plus bas étant observé dans l’unité urbaine de Paris (1,7 ‰)“.
La note ici