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Le "Journal du droit des jeunes" révèle une note qui introduit la "contenance éducative" dans les pratiques de la PJJ

Paru dans Justice le dimanche 17 décembre 2017.

Dans un dossier consacré à la délinquance des mineurs et aux "balbutiements de la justice restaurative" le Journal du droit des jeunes (JDJ) publie et révèle dans son numéro 366-7 un document sur la "contenance éducative" à l’appui des pratiques professionnelles au sein de la PJJ. Cette notion "issue du soin psychanalytique (…) a été transposée à l’action éducative. Elle est transversale à l’ensemble des interventions de la PJJ auprès des jeunes" explique cette note rédigée par le Bureau des méthodes et de l’action éducative de la PJJ. Elle est l'aboutissement d’un travail mené depuis deux ans par la PJJ.

Il s'agit initialement d'un outil de gestion des situations de violence, où une "posture contenante" était nécessaire et procédait "d’un strict objectif d’apaisement et de protection". Son usage est, dorénavant, généralisé.  La contenance éducative est une approche "permettant de poser les axes de réflexion pour la compréhension du fonctionnement des jeunes pris en charge par la PJJ" et les modalités "contenantes" de cette action "s’impose(nt) au mineur, à ses parents et établissements éducatifs.

Parce que, est-il écrit, l’objectif est que le mineur "parvienne à penser à et sur ce qu’il ressent au lieu de passer à l’acte de manière inadaptée pour la société et pour lui-même", une contenance institutionnelle vient "travailler à intérioriser cette expérience et par conséquent à limiter la violence dans le monde réel (…); chaque professionnel, issu de chaque corps de métier et de chaque domaine fonctionnel de la PJJ intègre ‘l’enveloppe psychique institutionnelle’ et participe, à hauteur de ses fonctions, à une contenance éducative."

Le terme de contenance est originellement dû à Donald Winnicott, pédiatre, psychiatre et psychanalyste britannique pour qui le nouveau-né se retrouve confronté à un ensemble incohérent de sensations douloureuses, dont il ne distingue pas la provenance. C’est la façon pour la mère de répondre, de se rendre disponible et elle va permettre ou non à l’enfant de se sentir "comme un ensemble d’éléments cohérents  et contenus". Rappelons que D. Winnicott a débuté sa vie professionnelle dans un centre mis en place au sortir de la seconde guerre par le gouvernement britannique chargé de réinsérer plusieurs milliers de jeunes adolescents devenus délinquants dans cette période troublée.

Le Journal du droit des jeunes, numéros 366-7 juin et septembre 2017, Éditions Jeunesse et droit, 16 passage Gatbois 75012 Paris, prix : 18 euros.

Michel Delachair

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