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Regard rétrospectif sur les émeutes de 2005 (revue Agora débats/jeunesses)

Paru dans Justice le vendredi 24 juillet 2015.

Dix ans après les émeutes de 2005, la revue Agora débats/jeunesses propose un dossier rétrospectif sur les conséquences de ces événements. Axé sur les travaux sociologiques postémeutes, le premier article montre que la disparition du monde ouvrier et de son système social demeure une question centrale pour les sociologues. Mais leurs interprétations divergent sur la nature des rapports sociaux liés aux conduites émeutières.

Quels sont les effets des émeutes en matière d'action publique ? C'est l'objet du deuxième article qui analyse la montée de l'arsenal judiciaire face au phénomène des "bandes" et du regroupement des "jeunes de cité" dans les espaces publics. Selon son auteur, la lecture dépolitisée des émeutes de 2005, considérées exclusivement comme des faits délinquants, va permettre de justifier le renforcement de l’appareil répressif, via un consensus transpartisan.

Une conflictualité quotidienne avec la police

Le troisième article aborde ces événements à travers la trajectoire sociale d’un émeutier de 2005, dix ans après. Aux prises avec l’échec scolaire, la condition de ces jeunes se caractérise par une identité sociale subie et une conflictualité quotidienne avec la police. Pour eux, l’émeute permet d'inverser les rapports de force. Mais l’absence d’une parole publique portant leurs aspirations aboutit à l'échec politique de l'événement et à sa réinterprétation dépolitisante. Ces jeunes sont "orphelins" des formes de participation que le monde ouvrier avait naguère bâties.

Le dernier article compare les émeutes de 2005 avec l’embrasement des banlieues qu'a connu la Grande-Bretagne en 2011. Dans les deux pays, une même logique semble avoir conduit aux événements : crise économique touchant en particulier les jeunes des zones défavorisées ; durcissement sécuritaire ; multiplication des bavures policières et des rapports conflictuels entre la police et les jeunes. En France comme en Grande-Bretagne, une même situation a précipité l'embrasement : une mauvaise gestion de la crise par les pouvoirs publics après le décès d’un jeune, perçue comme un signe de mépris.

"Les émeutes de 2005, dix ans après. Rétrospective et perspectives", Régis Cortesero et Éric Marlière, coord., Agora débats/jeunesses, n° 70, INJEP, 2015/2.

La revue est proposée ici

Diane Galbaud

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