L'élève Bégaudeau
Paru dans Scolaire, Culture le jeudi 30 avril 2009.
L'Antimanuel de Littérature est paru en octobre 2008, mais la critique que vient de publier le site ActuaLitté nous éclaire sur l'ambivalence des sentiments que suscite parfois son auteur, François Bégaudeau.
Franck G. Bessone, l'auteur de la critique, malgré sa volonté d'en finir avec cette ambivalence (« Oui ou non? J'adhère ou pas? »), nous livre un texte rafistolé (réécrit) à partir d'une première appréciation plus que négative (« ma critique était prête. Du genre plutôt assassine ») et d'une très bonne surprise à la lecture du troisième chapitre (« là je tombe sur du bon, du très bon (…) Bégaudeau excelle, il nous emmène, nous fait rire, est intelligent... »).
La bonne surprise ne suffit pas toutefois à racheter l'ensemble aux yeux du critique: « après une entrée en matière plutôt réussie, qui remet en cause quelques présupposés bien vus du classique manuel de littérature (…) nous nous retrouvons malheureusement souvent face à un discours verbeux, des titres accrocheurs qui ne remplissent pas leur office, des truismes qu’on brocarderait dans une copie d’élève », écrit Bessone, avant de reprocher à Bégaudeau sa « paresse intellectuelle ». Le verdict final est aussi cinglant qu'instructif: « l’élève B a bien rempli son contrat de potache médiatique : remplissage de lignes pour faire parler de lui. »
C'est donc bien l'élève Bégaudeau, et non le prof, qui déplaît. Elève brillant mais désinvolte, capable du meilleur mais cultivant le pire, il réveille peut-être en nous ce côté « prof » qui nous rend tout à la fois admiratifs et agacés en face de ceux qui, tout en ne faisant pas les choses « comme il faut », les réussissent quand même...