Sciences de l'éducation
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice, Orientation le vendredi 10 juillet 2009.
Le service de veille scientifique de l'INRP s'intéresse ce mois-ci (sur son site) à l'évaluation des travaux des chercheurs, notamment en éducation. Ces travaux se mesurent à l'aune de leur publication dans des revues dont le classement laisse songeur. Ainsi, le projet européen ERIH a classé les publications françaises en A, B et C. Il a mis en A "la Revue française de pédagogie", "Histoire de l'éducation" et "Enfance". L'AERES et le CNU (donc des instances francaises) ont confirmé les deux premières, supprimé "Enfance" de la liste, et y ont ajouté Formation-Emploi (qui est de rang B dans le classement européen), Recherche et formation (qui est de rang C), la Revue des Sciences de l'Éducation et la collection de De Boeck "Raisons éducatives", qui n'est pas une revue. Plus grave, se trouve classée en rang B une revue, "Perspectives en éducation", qui n'existe pas!
Une enquête menée auprès des chercheurs eux-mêmes n'est pas plus éclairante, dans la mesure où ils mêlent les revues qui ressortissent aux sciences de l'éducation à celles qui sont de sociologie et de psychologie, voire des revues généralistes comme Esprit.
On peut aussi évaluer les recherches en éducation en fonction de leur impact. Une recherche peut avoir des conséquences sur un système éducatif national mais être de peu d'intérêt pour une publication internationale, alors qu'à l'inverse, "un article qui répond à tous les standards académiques peut (...) n'avoir aucune retombée sur le système éducatif local". Olivier Rey, auteur de cette synthèse, conclut à "la fragmentation et au peu de maîtrise de ses revues par la communauté scientifique".
Son article dépasse de loin la question du classement des revues spécialisées dans le domaine éducatif, et concerne l'ensemble des domaines scientifiques.