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Comment les initiatives des jeunes dynamisent-elles les territoires? (étude de l'Injep)

Paru dans Périscolaire, Culture le mercredi 16 juin 2010.

Comment caractériser les contributions des jeunes à la vie sociale et culturelle des territoires? Une étude, réalisée par Cap-Berriat en partenariat avec l’INJEP, décrit concrètement ce que leurs initiatives  peuvent apporter à un territoire, comment ils sont pour ceux-ci une ressource. La vision sociale que la jeunesse porte au travers de ses expériences peut-elle favoriser l’évolution des représentations des élus et des professionnels?

"Les travaux menés (...) nous ont amenés à voir la question de l’engagement citoyen des jeunes sous un jour nouveau. En effet, les jeunes conçoivent leur engagement comme une résistance aux difficultés rencontrées dans la société, à des manques ; et la citoyenneté se conquiert par l’action plus qu’elle ne s’acquiert par une identification à une catégorie reconnue du social ou du politique", expliquent Olivier Gratacap et Bernard Bier. Les deux chercheurs font état d'un investissement des 16/30 ans sous la forme d'"expériences très isolées, que les jeunes pensent souvent au départ pour eux-mêmes". Une telle représentation peut rendre leurs actions "opaques" ou ne pas permettre de les comprendre "comme de véritables leviers de transformations d’un territoire".

Les chercheurs se sont ainsi intéressés aux projets portés par de petits groupes, mettant en évidence l'idée que les formes de l’engagement sont aujourd’hui "plus difficiles à repérer que par le passé", mais qu'elles restent nombreuses et sont "le signe d’une résistance des jeunes à des choix de société qu’ils révoquent". Loin de leur individualisme supposé, les jeunes donneraient par le biais d'initiatives ponctuelles et parfois auto-centrées des orientations capables de faire progresser la société dans son ensemble. "C’est en favorisant l’interaction avec la population locale que ces dynamiques vont, chemin faisant, se transformer et trouver une place pertinente, au plus proche des problématiques multiples que vivent les habitants".

"Les jeunes porteurs d’initiatives font de l’espace local un corps intermédiaire, la matrice d’une nouvelle modalité du 'vivre ensemble', d’une citoyenneté à construire plus qu’à acquérir". Détachés d'un face à face traditionnel entre l'Etat et l'individu ciotoyen, les jeunes donneraient une place de choix à l'espace local.

Les auteurs attirent l'attention sur le fait que les projets de ces jeunes ne doivent pas être considérés comme des "produits finis qui viendraient s’articuler avec une logique territoriale préexistante". L’activité, réduite au départ à l’espace des pairs, servirait de premier positionnement dans un espace politique et administratif, les jeunes prenant progressivement en compte des questions d’intérêt général. "C’est pourquoi, ils rejettent assez fortement le fait d’être considérés comme des porteurs d’activités intégrables dans des 'pôles' (culture, social, jeunesse etc.) plus généraux sur lesquels ils n’auraient pas leur mot à dire". Au final, les jeunes, accèdant à la citoyenneté directement par l'action et des initiatives précises, attendraient des institutions du territoire qu’"elles soient le lieu de l’apprentissage et de la reconnaissance de cette nouvelle forme de citoyenneté", les instances de ces territoires se voyant donc investies de vocations nouvelles.

Ce travail devrait déboucher sur une publication de l’ADELS (Association pour la démocratie et l'éducation locale et sociale), sur la place des jeunes dans les politiques territoriales de jeunesse, à paraître début 2011.

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