Culture » Actualité

Erasmus+ : de plus en plus de demandes de mobilité scolaire

Paru dans Scolaire, Culture le vendredi 17 mars 2023.

“Le fait de pouvoir rentrer dans Erasmus+ permet très clairement d'abattre les murs“, explique Laure Bazire, enseignante en Lettres dans un lycée de Trappes qui s'est engagé dans le programme en 2019 autour d'un projet de théâtre réunissant élèves espagnols, italiens et français.

Une ouverture donc, un moyen de “faire parler de notre lycée pour d'autres choses“ que la violence et les faits-divers, assure-t-elle, mais aussi pour qu'élèves et professeurs “partent, reviennent et racontent“ ce qu'ils ont expérimenté ailleurs. Elle indique encore que l'an dernier, 32 professeurs (provenant de 4 lycées différents de la ville faisant partie d'un consortium) ont ainsi pu aller voir et rapporter de nouvelles techniques pédagogiques, notamment pour étudier, en raison de la réforme du baccalauréat, comment fonctionne l'oral dans d'autres pays car “en France nous ne sommes pas exceptionnels sur le sujet“.

Un besoin de mobilité qui semble se ressentir depuis quelques temps déjà, avec cette année encore un très grand nombre de demandes dans les écoles et établissements. Ce vendredi 17 mars en conférence de presse, Nelly Fesseau, la nouvelle directrice France du programme Erasmus+ parle même d'un “chiffre magique“, avec 100 % de demandes supplémentaires pour l'enseignement scolaire selon les premières tendances pour l'année 2023 (sur un tiers des dossiers reçus).

Déja, entre 2021 et 2022, il y avait eu +139 % de mobilités financées, ce qui se traduit par 25 366 mobilités d'élèves de filière générale et technologique ayant pu être financées en 2022, ainsi que près de 10 000 formations pour les enseignants et personnels. Nelly Fesseau souligne à ce titre la volonté politique des deux derniers ministres en la matière, marquée par l'intégration de la mobilité dans les programmes depuis la rentrée 2022, ainsi que sa mise en avant tout comme sa future reconnaissance dans le cadre du baccalauréat (à partir de 2024). Ainsi depuis la rentrée dernière, des élèves de voie générale peuvent effectuer une mobilité de quatre semaines dans un établissement partenaire, et toutes les notes et appréciations reçues à l'étranger seront inscrites dès l'an prochain dans son livret scolaire français.

Concernant l'enseignement et la formation professionnels et en apprentissage, une hausse est également soulignée, celle-ci se doublant selon Nelly Fesseau d'une “réflexion pour lever les freins à la mobilité des apprentis“. Interrogée sur la stabilité des mobilités de courte durée et la baisse des mobilités de longue durée en 2022 par rapport à 2020 (21 705 versus 21 776 pour les premières, 1 265 versus 2 199 pour les secondes), la directrice France d'Erasmus+ a assuré que les chiffres de 2023 montrent une augmentation, et espère “que dans les mois qui viennent la législation va évoluer“ avec les projets de loi pour les transfrontaliers et celui visant à faciliter la mobilité internationale des alternants porté par Sylvain Maillard (voir ici), car il serait surtout question de freins juridiques et pratiques.

De même, un “engouement“ des lycées agricoles est encore mis en avant, “parce qu'il y a pratiquement la moitié des exploitants agricoles qui vont partir à la retraite, ce qui provoque un bouleversement de la profession“. C'est pour cela qu'il devient “essentiel dans le cadre du changement climatique que nous vivons qu'un jeune qui va monter ou reprendre une exploitation puisse pouvoir travailler avec ses homologues italiens, allemands, grecs, pour voir par exemple comment avec moins d'eau on peut faire pousser telles ou telles semences etc..“, poursuit la directrice du programme.

Sébastien Thierry, directeur adjoint Education-Formation d'Erasmus+ France, voit dans cette “spectaculaire“ progression (notamment portée par la hausse du budget globale du programme de 80 % pour la période 2021-2027, ndlr) le résultat des nouvelles modalités mises en places en 2021, “qui ont permis un accès beaucoup plus facile, beaucoup plus large à ces élèves“. Il ajoute qu'au total 2 669 établissements scolaires ont été mobilisés pour organiser ces séjours en 2022 (soit directement, soit dans le cadre de consortiums, ou encore via les rectorats). A noter enfin que l'agence Erasmus+ a financé 221 projets de partenariats en 2022, dont la moitié pilotés par des établissements scolaires, et un tiers par des associations et structures d'éducation populaire.

Le rapport d'activités 2022 ici

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →