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Ligue de l'enseignement : les raisons d'un affrontement (confidentiel)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le mercredi 04 juillet 2018.

La Ligue de l'enseignement confirme dans un communiqué, hier 3 juillet 2018 l'information donnée par ToutEduc vendredi 29 juin, son bureau a été profondément renouvelé après son Assemblée générale des 23 et 24 juin qui a renouvelé son conseil d'administration, lequel s'est réuni le 28 pour élire son bureau. Voici les principales évolutions et les raisons de ce renouvellement.

Eric Favey a été réélu président, Hélène Brus a été élue secrétaire générale, en remplacement de Nadia Bellaoui, Jean-Karl Deschamps est réélu secrétaire général adjoint mais Patrick Maurieras remplace Hélène Grimbelle, comme autre secrétaire général adjoint. S'y ajoutent, ce qui est nouveau, deux secrétaires nationaux, à savoir les deux présidents des fédérations sportives de la Ligue, Véronique Moreira (Usep) et Arnaud Jean (Ufolep). Le bureau comprend également, selon les informations dont dispose ToutEduc, un trésorier général, Roger Evrard, un trésorier général adjoint, Jean-Paul Albert, un vice-président délégué, en charge de la laïcité, Jean-Paul Delahaye, et plusieurs vice-président.e.s, Martine Besson (éducation), David Cluzeau (ESS), Claire Pessin-Garric (culture), Dadou Kehl (vacances et communication), Jean-Marc Roirant (Europe), Jacqueline Tepaz est présidente de la Commission d’administration générale ... A noter que le président de la Fédération départementale du Pas-de-Calais s'est vu confier une nouvelle délégation consacrée aux "migrations et aux réfugiés".

Les réfugiés, les emplois aidés, les rythmes scolaires

C'est en effet, selon les informations recueillies par ToutEduc, un des sujets qui ont été au coeur des débats, âpres, qui ont précédé ces votes. Les deux tiers des membres du Conseil d'administration s'inquiétaient du silence de la Ligue depuis un an sur les questions de société, notamment la question des migrants, mais également la diminution du nombre des emplois aidés, et la politique éducative (retour à la semaine de 4 jours, "détricotage" de la refondation de 2013, éducation artistique et culturelle...). Le site du CAPE, le collectif des associations partenaires de l'école publique, dont la Ligue de l'enseignement assure la présidence, est muet depuis juin 2017. Le rapport moral présenté par la secrétaire générale comportait pourtant des attaques très dures contre la politique gouvernementale, mais les prises de position de la Ligue semblaient à beaucoup timides et peu lisibles.

Les débats ont également porté sur la gestion de la Ligue. En cause, des recrutements décidés par le secrétariat général qui ont fait problème et une situation de blocage sur la succession du directeur général, Alain Dubroca. Un "rapport privé" de la Cour des comptes a également alimenté les discussions, voire les fantasmes, d'autant que, légalement, un tel rapport ne peut pas être diffusé. Que contenait-il ? Ne remettait-il pas en cause la gestion de l'équipe précédente ? Toujours selon les informations recueillies par ToutEduc, celle-ci y a été qualifiée de "sérieuse".

La CPO en discussion

Plus globalement, la question portait sur les rapports entre le secrétariat général et le Conseil d'administration. L'expertise de la SG ne prenait-elle pas le pas sur les options politiques du CA ? La Ligue négocie actuellement le renouvellement de sa CPO (convention pluriannuelle d'objectifs) pour la période 2019-2021. Jusqu'à quel point un profil purement technique facilitait-il les discussions avec le cabinet de Jean-Michel Blanquer, très attentif à toute manifestation perçue comme hostile ? Mais la Ligue n'y perdait-elle pas son indépendance ? 

Dans son communiqué hier, la Ligue annonce qu'elle engagera "un important travail de réflexion" pour "une plus grande implication des Fédérations départementales" et pour un meilleur équilibre entre toutes les composantes de la Ligue. Elle "réaffirme son indépendance et son engagement de mouvement de citoyens (...) face à la montée des populismes, des nationalismes et des fanatismes, face aux risques de l'individualisme social et de l'injustice encouragés par les politiques ultra-libérales".

La question de l'exercice démocratique au sein de l'association est posée. Jusqu'à présent, celle-ci a fonctionné par quasi-consensus. Nadia Bellaoui, avec plusieurs membres du conseil d'administration, demande la convocation d'une assemblée générale extraordinaire et en appelle donc à la constitution d'un débat majorité / minorité.

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