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Pourquoi les INSPE consacrent-ils à l'art leur université d'été

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture, Orientation le jeudi 07 juillet 2022.

L'université d'été du Réseau des Inspés qui se tient jusqu'au 8 juillet à l'Institut du Monde Arabe a pour question centrale “Que nous enseignent les œuvres d'art ?“ C'est ainsi qu'Elodie Roblain, historienne et chargée d'actions culturelles a présenté la mallette “Culture en partage“ qui associe l'IMA et le Musée d'Art et d'Histoire du Judaisme (MAJH), utilisée dans le cadre d'un parcours scolaire d'EAC (éducation artistique et culturelle).

Il s'agit d'une poursuite du partenariat établi il y a 15 ans autour du parcours inter-musées, qui d'une part se matérialise par un coffret composé d'un livret, d'affiches, mais également d'un contenu numérique interactif proposé à partir d'une clef USB pour permettre aux enseignants d'approfondir les sujets, en amont ou en aval de la visite.

Le but est de mettre en regard les deux collections à travers la présentation d'oeuvres, avec un attention toute particulière mise dès sa conception sur la qualité des reproductions proposées (attention aux détails, au rendu de la matière, etc..). Cette mallette est distribuée aux enseignants qui réservent les deux musées,

Mais un musée peut-il être un passeur de valeurs ? Les deux enseignants en histoire, Sandrine Gorez et Corinne Vezirian, à travers l'aventure du musée de la Piscine à Roubaix, ont décrit en quoi il était vecteur d’une pédagogie culturelle et artistique de l’universel. Un musée dont le bâtiment parle de lui-même, mémoire des hommes, ex-bains municipaux, construit près des usines, à la fois commande politique, sociale et artistique dans une ville “qui a l'art de renaître, et qui renaît par l'art“. Sont prépondérants les corps, intriqués, par l'hygiène d'abord ou par la représentation, notamment des femmes que les tableaux proposent de découvrir décadentes, désenchantées ou conquérantes.

Si le musée est passeur de valeurs, c'est la relation entre art et citoyenneté qu'a tenté d'explorer le philosophe Christian Ruby, en la renversant. Il considère que ce que déclenche l'œuvre d'art, c'est la parole, d'où la question de savoir comment devenir spectateur. D'où l'idée d'une construction en étant confronté à des œuvres, ce qui implique un sens de l'effort, notamment physique. La spectatorialité est pour lui un exercice, ce n'est pas une expérience et le public n'est jamais passif. Le spectateur est un joueur. D'ailleurs rien n'est mécanique, ce n'est pas l'oeuvre d'art qui en tant que telle fait un citoyen. Pré-politique, elle possède un sens indécidable, produit des écarts, des règles non-validées par leurs effets. Ainsi, on peut former à la politique sans obliger à prendre une position politique.

“Ce n'est pas l'oeuvre qui permet d'accéder à des questions sensibles mais l'inverse.“ Il a en outre été question, dans une table ronde réunissant différents Inspé, de s'interroger sur “la façon dont on perçoit le monde par les 5 sens, mais également de l'enjeu de la fréquentation même de l'art en tant que relation au monde (langage indirect), ou encore des actions de formation (multiplication de rencontres, partenariats) pour renouer avec les œuvres.

Pour le président du Réseau des Inspés Alain Frugière, il est essentiel que les étudiants en formation initiale bénéficient de connaissances solides à travers une approche pluridisplinaire de la culture. Il considère en outre, dans le but de lutter contre le déterminisme social “qui exclut de la vie culturelle“, que l'école doit être le premier accès à la culture, qui doit être un bien public.

Le programme des universités d'été ici

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