"Vers l'éducation nouvelle" : une nouvelle formule pour la revue des CEMEA
Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 05 décembre 2022.
"A l'approche des 80 ans de la revue créée en 1946, il était nécessaire de lui donner redonner un souffle", estiment les CEMEA qui lancent une nouvelle formule pour VEN, "Vers l'éducation nouvelle", pour une lecture plus facile, avec "des écrits plus courts pour que chacun et chacune aient envie de grignoter, puisse choisir son parcours dans la revue et prélever à son gré de quoi nourrir pratiques, connaissances et réflexions pédagogiques".
Le dossier de ce numéro du 4ème trimestre 2022 est consacré à l'alimentation, 24 pages alors que le sujet "n'est toujours pas au coeur" des COP, mais que la prise en compte de ce "besoin fondamental", se nourrir, peut en faire "un outil d'éducation". Car "manger, ce n'est pas seulement ingérer des aliments, c'est ingérer toute une culture". C'est aussi un acte qui a des conséquences environnementales. "Comment ne pas se poser de questions quand des jeunes qui ont réfléchi à ces questions font 40 km pendant un stage pour aller manger un kebab ?" Et le cuisinier-sociologue Gilles Daveau fait remarque que, "lorsque tout est accessible tout le temps, on va toujours vers le plus facile, le plus attrayant : sucré, liquide, salé, gras... et les capacités sensorielles se réduisent".
Les formats très courts peuvent aussi inviter à une réflexion de fond, comme cette remarque de Magalie Bacou, autrice d'une thèse sur l'animation qui invite les responsables d'activités péri ou extrascolaires à réinterroger la distinction entre "animation volontaire" et "animation professionnelle" : "La première motivation reste le travail rémunéré (....). Il y a un consensus fort sur le manque de reconnaissance professionnelle de ce métier."
A noter encore dans ce numéro un entretien sur six pages avec Marie-Aleth Grard, présidente d'ATD Quart Monde et autrice de "L'égale dignité des invisibles", qui nous rappelle que des millions de personnes en France vivent avec moins de 800€ par mois et que leur situation est "infernale". Mais plus largement, "la pauvreté pour un enfant, c'est ne pas avoir un espace à soi pour faire ses devoirs, ne pas avoir les bonnes affaires pour le sport, ne pas oser se faire des amis car on ne peut pas les inviter à la maison (...), dès le plus jeune âge, c'est se sentir différent des autres dans sa chair et ne pas pouvoir l'exprimer."