La crise a-t-elle changé l'école ? Un appel à contributions de la revue Diversité
Paru dans Scolaire le dimanche 23 janvier 2022.
La revue Diversité (IFE-ENS) prépare un numéro titré "Face à la crise sanitaire : l’école en mutation" et lance un appel à contributions. Elle rappelle qu'après la "phase de sidération" qui a suivi l'annonce, le 12 mars 2020, de la fermeture de toutes les écoles et des établissements scolaires, "l’ensemble des professionnels de l’éducation, tout comme les élèves et leurs parents" ont basculé "brutalement dans une nouvelle configuration de travail et d’apprentissage". Depuis, "l’hybride et le distanciel se conjuguent avec le présentiel" et la forme scolaire "est remise en cause de façon radicale". Mais cette crise aura-t-elle été "une simple parenthèse" ? Aura-t-elle des "incidences durables sur l’organisation et le pilotage des établissements, des territoires et du système éducatif dans son ensemble" ?
Ce numéro 200, dont la publication est prévue pour septembre 2022, "a pour ambition (...) de tirer les premiers enseignements de ce qu’on peut comprendre sur la manière dont l’expérience des acteurs peut être décrite, comprise, analysée".
Voici l'essentiel des questions auxquelles la revue souhaite apporter des réponses.
Comment les élèves et les étudiants ont-ils pu apprendre dans ces conditions ? "Comment lutter contre l’isolement dont peuvent souffrir les élèves (...) ? Comment l’autonomie des élèves dans le travail peut-elle être encouragée ? (...) Comment lutter contre les ruptures et les formes de décrochage ponctuel et à bas bruit, ou durable et définitif ? (...) Ce contexte 'dégradé' a-t-il paradoxalement permis aux enseignants de percevoir davantage les implicites des réquisits des tâches scolaires ?"
Les enseignants ont dû s'adapter à des contraintes spécifiques. "Ont-ils cherché et trouvé des espaces pour le travailler individuellement et collectivement ? Comment se sont-ils constitués, par cercles de connivence, par proximité, spontanément ou sur injonction, par des collectifs de travail préexistant ou nouveau (...) ? Comment les enseignants ont-ils pris en compte les élèves allophones et les élèves à besoins spécifiques ? Quels ont été les impacts de ces reconfigurations sur la santé du personnel enseignant ? Sur leur motivation, leurs aspirations et leur identité professionnelle ?"
Les usages du numérique "ont-ils été durables ou épisodiques, du fait de la nécessité du contexte" ? "Présupposent-ils l’autonomie dans le travail et les apprentissages scolaires ? Une proximité plus facile avec les élèves et les familles ? Quels rôle et place ont joués spécifiquement les CPE et les acteurs de la vie scolaire dans ces usages ?"
La période de confinement a placé les parents en situation d’ "accompagnants scolaires". Cette situation "a-t-elle généré de nouvelles formes de dialogue entre l’école et les familles (...) ? En quoi peut-on parler de reconfiguration dans les relations entre l’école et les familles (...) ? Comment, finalement, réajuster la notion de 'coéducation' dans la sphère scolaire ?"
Les interventions des inspecteurs, conseillers pédagogiques, référents, chargés de mission..., "ont-elles eu des répercussions ponctuelles ou durables sur la gestion des ressources humaines, sur le climat scolaire, sur le fonctionnement des équipes, sur les pratiques de formation et d’autoformation ?"
Et "quels sont les impacts de la crise sanitaire sur la conduite des politiques éducatives (...) ? Quels moyens se donnent l’institution et les directeurs ou chefs d’établissement pour repérer, connaître, évaluer, mutualiser ce qui se passe (...) ? Quels enseignements tirés d’une expérience partagée à l’échelle internationale ?"
Pour contribuer à ce numéro de la revue : regis.guyon@ens-lyon.fr