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L'éducation peut-elle être administrée selon la théorie des "evidence based policies" ? (ouvrage)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le mercredi 31 août 2022.

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"Il nous semble déraisonnable de placer trop d'espoirs dans la recherche, quelles que soient ses qualités", écrivent deux chercheurs, Hugues Draelants (U. de Louvain) et Sonia Revaz (U. de Genève) dans un essai consacré à "la politique des preuves en éducation". Ils estiment notamment que "le rôle central accordé à la quantification dans la politique des preuves (traduction de evidence based policy, ndlr) est particulièrement problématique lorsque l'action publique entend modifier les comportements humains".

Ils reviennent sur les prémices de ces politiques en médecine, et aux reproches qui leur sont immédiatement adressés : "la méthode numérique n'est pas explicative (...), Le médecin ne peut se permettre de soigner en moyenne. Il doit tenir compte des aspects singuliers mais aussi hétérogènes de la réalité", ce qui suppose qu'il comprenne "les processus physiologiques" et "les liens exacts de cause à effet. A ce niveau individuel, les statistiques sont jugées peu utiles."

La logique du politique n'est pas celle des acteurs de terrain

Pour le politique, qui prend des mesures appliquées "au grand nombre", "la prévision prime sur la compréhension" et "ce modèle d'action efficace en probabilité ou en masse doit être distingué d'un autre modèle d'action, qui prône une efficacité au cas par cas". Cette distinction est à présent un fait acquis en médecine. Ce n'est pas le cas en matière de sécurité routière, comme en témoigne la limitation de vitesse à 80 km/h, ni en éducation et les auteurs prennent en exemple l'interdiction du redoublement en Belgique.

De fait, les chiffres ont "la réputation d'être neutres et indiscutables, les chiffres font figure de preuves face à la nécessité de décider de ce qui fonctionne". Et les auteurs font l'hypothèse "que lorsqu'une réforme nécessite des transformations du comportement humain pour produire les résultats attendus (...), elle se heurte nécessairement à des résistances" qu'ils jugent parfaitement légitimes alors qu'elles sont souvent stigmatisée comme étant la manifestation d'une forme de conservatisme. "La résistance au changement existe, mais plutôt que de la réduire d'emblée à la défense d'intérêts particuliers, nous considérons qu'on gagne à la considérer comme une intuition." Ils plaident donc pour "un usage raisonné de la logique des preuves".

"L'évidence des faits, la politique des preuves en éducation", Hugues Draelants et Sonia Revaz, PUF, 203 p., 23 €

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