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Enseignement agricole : des propositions pour donner sa place à l’agroécologie (colloque - FSU)

Paru dans Scolaire le jeudi 25 mars 2021.

Comment l’écologie peut-elle irriguer les programmes scolaires depuis le primaire jusqu’au supérieur, et en particulier l’agroécologie dans l’enseignement technique agricole ? C'était le sujet d'un colloque, hier 24 mars, organisé en "visio" à l’initiative de l’Institut de recherche de la FSU, du Comité français pour la solidarité internationale (CFSI), le Snetap-FSU et des associations "Alternatives écologiques et solidaires" et "Ingénieurs sans frontières". Pour Pierre Chéret, proviseur, membre du comité de défense de l’enseignement agricole public, une "révolution" de l’enseignement agricole est à l’ordre du jour, mais elle demande "du courage".

Il fait valoir que "la proximité entre les écoles, les groupes agro-industriels et les industries agro-alimentaires est institutionnalisée. Le principal objectif des écoles est l’employabilité de leurs étudiant·es diplômé·es, ce qui suppose leur formatage aux besoins des entreprises" et interdit "toute modification importante des formations dans le sens de modèles agricoles plus respectueux des équilibres socio-territoriaux et écologiques". "Pour attirer des étudiants, à ce jour, les écoles sont évaluées au taux d’employabilité à six mois :  elles collent au plus près de la demande des employeurs alors que l’enseignement public doit former à l’intérêt général." D'autre part, la loi Pénicaud sur la formation professionnelle a modifié la composition des CPC (commissions professionnelles consultatives) au profit des entreprises. Celles-ci sont chargées de rédiger des référentiels de formation, notamment la Commission "agriculture et agro-alimentaire".

Quelle pédagogie pour l’agroécologie ?

Vivien Bourgeon (Ingénieur sans frontière), propose de définir d'abord "ce qu’on ne veut plus voir", à savoir "une proximité banalisée" avec les entreprises qui influent sur les formations via la taxe professionnelle ou en finançant des formations. Il s'inquiète aussi d'un "réductionnisme scientifique", d'une tendance à "considérer les technologies numériques comme une fin et non comme des moyens pour la réduction des intrants" (engrais et phytosaniaires, ndlr). Il propose une inversion des priorités, une approche centrée sur les besoins à satisfaire.

Au lendemain de la guerre, l’enseignement portait sur la chimie et l’industrialisation, aujourd’hui il s’agit de remettre tout le monde dans la bonne direction (celle de l'agroécologie), estime Jean-Luc Mayaud, professeur spécialiste de l’histoire de la ruralité. Elodie Martin Abad (ISF) s'élève contre les formations standard alors qu'il faudrait promouvoir l’adaptation locale, la réduction des intrants...

Et plusieurs intervenants évoquent des structures participatives, "un dialogue permanent du savoir paysan avec le monde académique", une "démocratie alimentaire" et un retour de l'éthique professionnelle pour dénoncer les stages qui ont en vue la profitabilité immédiate.

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