Des jeunes qui consomment moins de tabac, d'alcool et de drogues, mais dont la santé mentale se détériore (OFDT)
Paru dans Scolaire le dimanche 12 mars 2023.
Depuis la précédente enquête ESCAPAD de l'OFDT (Observatoire des drogues et des toxicomanies) en 2017, "tous les niveaux d’usage de drogues ont baissé, en particulier celui du tabagisme". En 2022, l'enquête portait sur un échantillon de 23 701 jeunes de 17 ans participant à la Journée défense et citoyenneté (JDC).
Moins d’un jeune de 17 ans sur deux a déclaré avoir déjà fumé au moins une cigarette au cours de sa vie (46,5 %, -13 points par rapport à 2017) et 15,6 % ont déclaré fumer quotidiennement (-10 points). Les filles sont aussi nombreuses que les garçons à avoir expérimenté la cigarette mais l’usage quotidien est plus souvent le fait des garçons. Cet usage quotidien concerne 10 % des élèves des lycées généraux et technologiques, 22 % des élèves des lycées professionnels, 38 % des apprentis et 43 % des jeunes sortis du système scolaire.
Un jeune sur trois (33 %) a déjà eu recours à la chicha (aussi appelée narguilé) au moins une fois dans sa vie, un pourcentage en baisse de 16 points par rapport à 2017. L’expérimentation de la cigarette électronique en revanche est passée de 52 % à 57 % et "l’usage quotidien a triplé, progressant de 1,9 % à 6,2 %".
En ce qui concerne la consommation de boissons alcoolisées, un jeune sur cinq déclare n'avoir jamais bu d’alcool de sa vie (+5 points). 7 % des jeunes déclarent un usage régulier (10 fois ou plus au cours du mois), moins de 1 % un usage quotidien. Là encore, le statut scolaire joue un rôle important, 18 % des apprentis déclarent être des usagers réguliers contre 6 % des élèves des lycées généraux et technologiques.
L’usage de cannabis est en baisse : l’expérimentation passe de 39 à 30 %, l’usage au cours des 12 derniers mois de 31 à 23 %, "les niveaux d’usage régulier (au moins 10 consommations dans le dernier mois) et quotidien ont été divisés par deux" depuis 5 ans, "avec un niveau d’usage régulier nettement supérieur parmi les apprentis (9 %) et surtout les jeunes déscolarisés (16,5 %), comparés aux élèves scolarisés". 17 % des jeunes déclarent avoir déjà expérimenté le cannabidiol (CBD).
"Les niveaux d’usages des drogues illicites autres que le cannabis marquent tous une baisse notable par rapport à 2017." La part des jeunes ayant expérimenté au moins une de ces huit substances (ecstasy, cocaïne, LSD, champignons hallucinogènes, kétamine, amphétamines, héroïne ou la cocaïne basée, crack ou freebase) était de près de 7 % en 2017, elle est de moins de 4 % en 2022. Elle est de 3 % parmi les élèves de lycée général et technologique, 4,4 % parmi les élèves de lycée professionnel, 7 % parmi les apprentis, 11 % parmi les jeunes sortis du système scolaire. A noter encore que l'usage des poppers est en hausse par rapport à 2017 et que le protoxyde d’azote "a été expérimenté par 2,3 % des jeunes en 2022".
La journée défense et citoyenneté est aussi l'occasion d'interroger les jeunes sur leur santé. 91 % des adolescents estiment qu'elle est "plutôt" ou "très satisfaisante", un pourcentage en baisse tandis que "déclarer un niveau d’indice de masse corporelle caractérisant une situation de 'maigreur' concerne 4,1 % de la population adolescente, contre 3,4 % en 2017. Il en est de même pour la part des adolescents en situation d’obésité qui passe de 3,7 % à 5,1 %." La part des symptômes anxiodépressifs sévères est "en forte augmentation sur la période (9,5 % contre 4,5 % en 2017)" avec une" hausse significative des tentatives de suicide qui ont conduit à une hospitalisation" (près de 5 % des filles contre 3 % en 2017) et des jeunes ayant eu des pensées suicidaires dans l’année (18 % contre 11,4 % en 2017), les filles deux fois plus souvent que les garçons.
L'étude ESCAPAD ici