Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Extra ou intra familiales : les données sur les violences subies avant l'âge de 15 ans (enquête Genese)

Paru dans Scolaire le mercredi 23 novembre 2022.

En 2021, 21 % des femmes et 17 % des hommes âgés de 18 à 74 ans ont déclaré avoir subi une violence intrafamiliale avant l’âge de 15 ans, qu'elle soit d'ordre psychologique, physique ou sexuelle, indique le SSMSI dans l'étude Genese parue lundi 21 novembre.

Cercle familial

Le service statistique du ministère de l'intérieur précise que “les femmes sont surexposées à ces violences commises au sein de la sphère familiale et en particulier aux violences sexuelles (6 % contre 2 % pour les hommes)“. Ces violences commencent “très souvent à de jeunes âges“, avant les 11 ans pour les violences sexuelles et avant les 13 ans pour le harcèlement intrafamilial, et se caractérisent par leur durée et leur répétition. En effet, 68 % des femmes victimes de violences sexuelles intrafamiliales signalent des faits répétés contre 52 % des hommes. Pour 78 % des victimes de harcèlement au sein de la famille, les violences ont duré un an ou plus et se sont produites “tous les jours ou presque“ pour 18 % d'entre elles, voire même “une ou plusieurs fois par semaine“ (à 26 %). Le père est plus souvent mentionné que la mère en cas de violences physiques ou psychologiques parentales, tandis qu'un autre membre de la famille (grand-parent, oncle, tante, cousin, cousine, neveu, nièce, etc.) est plus souvent cité concernant les violences sexuelles.

A noter que “dans le cas des violences exercées par les parents sur les enfants, le père reste le plus souvent impliqué seul (45 % des humiliations et 44 % des violences physiques) mais la mère est également fréquemment seule auteure de violences (42 % des humiliations et 28 % des violences physiques) et est notamment presque aussi souvent en cause que le père“, quand il s’agit des humiliations répétées commises par les parents à l’égard des enfants.

Concernant les violences sexuelles dans l'enfance, 47 % des victimes mettent en cause au moins un membre de leur famille mais “le plus souvent, il s'agit d'un ou plusieurs membres de la famille autre(s) que les parents“. 29 % des victimes citent un grand-parent, oncle, tante, cousin, cousine, neveu, nièce, etc. (contre 18 % le père, mère, frère, sœur, etc.), en particulier les femmes victimes. En revanche, “dans la quasi-totalité des situations l’auteur de faits à caractère sexuel au sein de la famille est masculin (95 % des auteurs cités)“.

Violences Extrafamiliales

En dehors du cercle familial, près d’1 femme sur 10 et environ 1 homme sur 25 disent avoir subi une violence (psychologique ou sexuelle) dans l’enfance. Il peut s’agir d’atteintes à la pudeur, d’attouchements du sexe non désirés ou de rapports sexuels forcés. Ici encore, les femmes sont plus exposées que les hommes, en particulier concernant les violences sexuelles (5 % contre 2 %).

Cependant, contrairement aux faits survenus dans la sphère familiale, ces violences s’exercent autant, voire plus souvent à la pré-adolescence (après 10 ou 12 ans). Les violences sexuelles rapportées sont le plus souvent des faits uniques (pour 64 % des hommes victimes et 59 % des femmes victimes). La moitié des victimes ont subi les faits, ou les premiers faits dans le cas de violences répétées, avant l’âge de 10 ans.

Ces faits survenus en dehors de la sphère familiale sont le plus fréquemment commis par une personne connue de la victime. Pour 79 % des victimes, l’auteur de violences sexuelles hors intrafamiliales est masculin, tandis que pour 6 % d'entre elles, il est féminin.

La moitié des victimes déclare avoir déjà parlé des violences sexuelles extrafamiliales subies dans leur enfance, les femmes beaucoup plus souvent que les hommes (56 % contre 34 %). Les victimes se confient le plus souvent à des membres de la famille ou à des proches (36 %) ou à des ami(e)s, camarades de classe ou des voisin(e)s (22 %). Ce n'est que “dans une moindre mesure (pour moins de 5 % des victimes)“ que le recours aux professionnels de santé (médecins, infirmiers(ères) ou services sociaux), au personnel scolaire (enseignant, psychologie, assistant(e) social(e), conseiller pédagogique), aux services de police ou gendarmerie et aux associations d’aide aux victimes est cité pour parler des faits subis.

Harcèlement

Le harcèlement subi dans l’enfance en dehors de la famille concerne 3,8 % des personnes interrogées. Le plus souvent il s’agit de commentaires blessants ou embarrassants faits en public ou sur les réseaux sociaux (9 % des situations rapportées par les victimes de violences dans l’enfance en dehors de la famille). Contrairement au harcèlement subi au sein de la sphère familiale, celui-ci se caractérise par des situations vécues plus fréquemment après l’âge de 12 ans, qui durent moins longtemps mais avec une fréquence plus élevée.

L'enquête ici

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →